Par CB
À quelques jours d’un congrès décisif, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire a démontré toute sa puissance de mobilisation ce dimanche à Abidjan. Des milliers de partisans du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) ont envahi les artères de la capitale économique, appelant à une candidature d’Alassane Ouattara pour l’élection présidentielle prévue en octobre.
La démonstration de force intervient dans un contexte politique sous tension, alors que plusieurs figures majeures de l’opposition ont récemment été écartées du processus électoral, ravivant les critiques sur le climat démocratique en Côte d’Ivoire.
Drapeaux orange et slogans à l’effigie d’Ouattara en main, les militants ont afflué par vagues successives depuis les différentes régions du pays. Au cœur du message porté par les organisateurs : la nécessité de maintenir le président sortant à la tête de l’État pour « préserver la paix et accélérer le développement ».
« Nous voulons qu’Alassane Ouattara continue. Il est le garant de la stabilité et du progrès », a lancé Patrick Achi, ancien Premier ministre et cadre influent du parti. Devant une foule chauffée à blanc, il a insisté sur l’importance de “l’expérience et de la vision du chef de l’État pour les jeunes générations”.
Âgé de 83 ans, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, n’a toujours pas officiellement annoncé ses intentions. En janvier dernier, il avait laissé entendre qu’il était prêt à “continuer à servir la nation”, sans pour autant confirmer sa participation à la présidentielle.
Le congrès du RHDP, prévu les 21 et 22 juin 2025 au stade olympique d’Ebimpé, devrait lever le voile sur cette équation politique. Plusieurs sources internes affirment que l’événement servira de cadre à l’annonce de sa candidature, même si le chef de l’État reste jusqu’ici silencieux.
Cette mobilisation intervient au lendemain d’une marche organisée par l’opposition, conduite notamment par Tidjane Thiam (PDCI) et Laurent Gbagbo (PPA-CI). Les deux figures ont dénoncé une élection “jouée d’avance”, pointant du doigt l’exclusion de plusieurs candidats de la course.
Les appels à un scrutin plus inclusif et transparent se multiplient, nourris par les inquiétudes autour de l’équité du processus électoral et de la crédibilité des institutions.
Avec un pouvoir en quête de continuité et une opposition qui redoute une confiscation de la démocratie, la Côte d’Ivoire s’engage dans une campagne aux enjeux lourds. À moins de quatre mois du scrutin, toutes les attentions se tournent désormais vers le congrès du RHDP, qui pourrait redessiner l’avenir politique du pays.
Leave a comment