Le président ivoirien Alassane Ouattara, dans sa déclaration ce matin devant le corps diplomatique, a levé un coin du voile sur l’élection présidentielle de 2025. Après avoir suggéré, il y a cinq ans, qu’il passerait la main à une nouvelle génération, il admet aujourd’hui que sa décision n’est pas encore prise, mais qu’il est en « pleine santé » et désireux de servir son pays. De plus, il met en lumière que son parti, le RHDP, dispose de plusieurs candidatures potentielles, même si son silence sur la question du choix définitif du candidat ne laisse que peu de place au doute : il semble bien qu’Alassane Ouattara soit sur le point de rempiler pour un deuxième mandat, au grand bonheur de ses partisans.
Cette déclaration est particulièrement significative lorsqu’on la replace dans le contexte des débats récents sur l’élection présidentielle, notamment les propos de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, qui disait il y a peu que « l’éléphant est dans la pièce ». Cette expression, empruntée à l’anglais, désigne une réalité évidente qu’on refuse de confronter : tant qu’on ne savait pas quel serait le candidat du parti au pouvoir, l’opposition peinait à s’organiser. Aujourd’hui, l’éléphant semble avoir quitté la pièce. La voie s’éclaire pour Ouattara, dont la volonté de briguer un nouveau mandat semble désormais actée.
À quelques mois des élections, il est clair que l’opposition devra redoubler d’efforts pour se structurer, définir ses stratégies et aligner ses forces face à un président qui, malgré les incertitudes initiales, semble bien décidé à prolonger son emprise sur la scène politique ivoirienne. La perspective d’un second mandat sous la Troisième République n’est plus un secret pour personne, et la dynamique de la politique ivoirienne s’annonce désormais sur le fil de l’élection, avec un RHDP prêt à se battre pour un dernier round, et une opposition qui devra se réinventer pour espérer défier la machine présidentielle.
Ainsi, à la faveur de cette sortie du président Ouattara, le jeu politique en Côte d’Ivoire s’éclaire et laisse entrevoir un affrontement crucial dans les mois à venir. La question n’est plus de savoir qui sera le candidat du RHDP, mais bien comment l’opposition va se préparer à affronter celui qui a gouverné le pays pendant plus d’une décennie, et semble désormais en quête d’un nouveau mandat.
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