Lundi 27 janvier 2025, Goma, capitale du Nord-Kivu et poumon économique de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), est tombée aux mains des rebelles du M23. Cette prise dramatique, fruit d’une campagne militaire qui dure depuis novembre 2021, expose une fois de plus l’inaction criante de la communauté internationale. Il aura fallu que plus de deux millions de vies soient directement menacées pour que les institutions mondiales et régionales daignent esquisser un semblant de mobilisation. Mais cette réaction tardive illustre, encore et toujours, l’indifférence systémique face à une crise pourtant centrale pour la stabilité du continent africain.
Les racines du conflit remontent loin, mêlant ambitions géopolitiques, tensions ethniques et luttes pour le contrôle des ressources naturelles. Si la résurgence du M23 a surpris en 2021, elle a également révélé l’échec d’une diplomatie régionale pourtant initiée par le président congolais Félix Tshisekedi. Les tentatives de réconciliation avec les voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda, se sont avérées insuffisantes pour endiguer les velléités déstabilisatrices. Pire, elles ont laissé le champ libre à des acteurs déterminés à exploiter les fragilités de l’État congolais.
La prise de Goma marque un tournant, non seulement pour la RDC, mais pour l’ensemble de la région des Grands Lacs. Ce n’est plus une simple rébellion : c’est un affront à la souveraineté d’un État, à la dignité de millions de Congolais et à la conscience collective d’un monde trop souvent silencieux face aux crises africaines.
Alors que les acteurs internationaux se réunissent en urgence, la vraie question reste : cette mobilisation sera-t-elle suffisante, et surtout, sincère ? Ou bien assiste-t-on à un énième simulacre d’engagement, laissant la RDC seule face à son drame ?
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