Par CB
Le gouvernement burkinabè a convoqué la représentante de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Ouagadougou pour obtenir des éclaircissements sur le décès d’un de ses ressortissants, Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, survenu le 24 juillet 2025 alors qu’il était en détention à Abidjan.
Âgé de 44 ans, Alino Faso avait été arrêté en janvier pour des accusations d’« intelligence avec des agents d’un État étranger ». Il était incarcéré à l’École de Gendarmerie d’Abidjan depuis plusieurs mois.
Selon un communiqué du procureur de la République, l’homme aurait tenté de se tailler les veines avant de se donner la mort par pendaison avec un drap de lit. Les autorités judiciaires ivoiriennes affirment qu’une enquête est en cours pour faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame.
Mais du côté burkinabè, l’indignation est vive. Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a dénoncé un « profond manque de respect » à l’égard du Burkina Faso. Ni l’ambassade ni le consulat n’auraient été notifiés officiellement du décès. « La famille a appris la nouvelle sur les réseaux sociaux. C’est inacceptable », a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre avec la diplomate ivoirienne.
Le ministre déplore également que la communication des autorités ivoiriennes soit intervenue tardivement, près de trois jours après le décès, et dans des termes jugés peu transparents. Il a exigé une enquête indépendante et la remise immédiate de la dépouille du défunt pour qu’il soit inhumé au Burkina Faso.
Militant assumé en faveur du régime militaire issu du coup d’État de septembre 2022 à Ouagadougou, Alino Faso était soupçonné d’être lié au groupe burkinabè BIR-C, un collectif de cyberactivistes accusé d’attaques numériques et de propagande contre les autorités ivoiriennes. Il avait été déchu de sa nationalité ivoirienne mais conservait la nationalité burkinabè au moment de son arrestation.
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