À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, la question de la place des femmes dans la vie politique ivoirienne revient avec insistance. Malgré des progrès observés ces dernières années, la représentation féminine au plus haut niveau de décision reste encore marginale. L’élection à venir sera-t-elle l’occasion d’un tournant pour l’égalité politique en Côte d’Ivoire ?
Un constat persistant de sous-représentation
Actuellement, aucune femme ne dirige un parti politique majeur en Côte d’Ivoire. Parmi les figures féminines engagées, on peut citer Anne Désirée Ouloto (RHDP), Danièle Boni-Claverie (URD), Yasmina Ouégnin (PDCI) ou encore Marie Odette Lorougnon (PPA-CI), mais leur visibilité reste souvent limitée aux postes ministériels ou parlementaires. Lors de la présidentielle de 2020, seule une femme, Henriette Lagou, s’était portée candidate, avec un score marginal.
Des barrières multiples et tenaces
Le manque de financement, les pressions sociales, la faible médiatisation des candidatures féminines et les pesanteurs culturelles freinent encore l’accès des femmes aux postes politiques. À cela s’ajoutent des structures partisanes souvent dominées par des logiques masculines, où la promotion des femmes reste parfois symbolique.
Des textes favorables mais une mise en œuvre limitée
La Côte d’Ivoire a adopté en 2019 une loi sur la représentation des femmes en politique, instaurant un quota de 30 % pour les élections locales et législatives. Si ce texte constitue une avancée, il ne s’applique pas à l’élection présidentielle. De plus, son application reste inégale d’un parti à l’autre. La promotion de femmes têtes de liste ou candidates reste encore trop peu fréquente.
La société civile se mobilise
De nombreuses organisations féminines plaident pour une meilleure représentation des femmes dans les instances de décision. Des campagnes de sensibilisation, de formation au leadership féminin et de plaidoyer auprès des partis politiques sont en cours. L’objectif est clair : faire entendre la voix des femmes et leur permettre de participer pleinement à la vie démocratique.
Un enjeu démocratique majeur
L’égalité hommes-femmes en politique n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est un gage de pluralisme, de cohésion nationale et d’efficacité démocratique. À l’horizon 2025, les partis sont attendus sur leurs engagements concrets en faveur de la promotion féminine. Le scrutin à venir sera un test pour savoir si les discours en faveur des femmes se traduisent enfin dans les faits.
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