Par AN CB | Lementor.net
Le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a dénoncé jeudi, lors d’une conférence de presse à Abidjan, la décision du Conseil constitutionnel invalidant sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre. Il affirme que son dossier de parrainages a été « falsifié » et appelle à la suspension du processus électoral en attendant une enquête judiciaire.
Selon la décision rendue le 8 septembre par le Conseil constitutionnel, 29 638 parrainages d’Affi N’Guessan ont été invalidés pour divers motifs : numéros de cartes de nationalité erronés (21 143), fausses cartes d’électeurs (3 046), double décomptage (2 405), doublons (1 065), erreurs d’identité ou de région (1 976), ainsi que trois parrainages de la diaspora. Au final, seuls 16 908 parrainages sur les 37 412 requis ont été retenus.
Le candidat du FPI conteste fermement ces chiffres. Il affirme avoir déposé auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) 44 382 parrainages, soit 120 % du seuil exigé, et soutient que le Conseil constitutionnel a plutôt examiné un dossier de 46 546 parrainages, « qui ne correspond pas » à celui de son parti. Il évoque ainsi un différentiel de 2 164 parrainages entre les chiffres de la CEI et ceux du Conseil constitutionnel.
Affi N’Guessan a annoncé avoir saisi le procureur de la République et déposé une plainte contre X, demandant à la justice d’identifier les auteurs de ce qu’il considère comme une falsification. Il réclame par ailleurs que la CEI fournisse des explications et assume ses responsabilités. « Le processus électoral doit être suspendu le temps de faire toute la lumière sur cette affaire », a-t-il déclaré.
L’ancien Premier ministre rappelle que 80 % des parrains qui lui ont accordé leur soutien en 2025 l’avaient déjà fait en 2020, à l’époque sans contestation. Il estime donc que la remise en cause de leur validité cinq ans plus tard soulève de sérieuses interrogations.
Évoquant une situation similaire signalée par d’autres candidats, dont Laurent Gbagbo et Assalé Tiémoko, Affi N’Guessan considère que le parrainage, conçu pour éviter les candidatures fantaisistes, ne doit pas devenir un « instrument d’élimination politique ».
Enfin, il a réaffirmé son opposition à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara, qu’il juge contraire à la Constitution, et a appelé à une « stratégie commune de l’opposition » pour y faire obstacle.
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