Par La Rédaction | lementor.net
C’est dans une déclaration solennelle et richement argumentée qu’Ahoua Don Mello, figure historique de la gauche ivoirienne, vice-président du PPACI et de l’Alliance internationale des BRICS, a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. À la croisée des combats panafricanistes, des enjeux de souveraineté nationale et des mutations géopolitiques mondiales, cette annonce s’inscrit à la fois comme un acte de conviction et un appel stratégique à l’alternance par les urnes.
Ahoua Don Mello ne se contente pas d’un positionnement partisan. Il s’adresse d’abord à une génération militante – celle des années 1980 – dont il incarne une des figures les plus constantes. Formé dans la rigueur des grandes écoles d’ingénierie, nourri d’engagements communistes, de combats syndicaux et de responsabilités techniques au plus haut niveau de l’État, il revendique une trajectoire militante fidèle, jamais détournée de l’idéal souverainiste. À ses yeux, la présidentielle de 2025 n’est pas qu’un rendez-vous national : elle est une bifurcation historique entre soumission et autodétermination, entre un modèle hérité de la Françafrique et l’émergence d’un monde multipolaire conduit par les BRICS, qu’il représente désormais au niveau continental.
Son entrée en lice n’est pas sans contexte. Alors que le président Alassane Ouattara a confirmé sa candidature pour un quatrième mandat et que plusieurs leaders de l’opposition (Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé) sont exclus de la course, Don Mello évoque une tentative de verrouillage démocratique. Face au « parti-État », il propose une « candidature de précaution », refusant de laisser le terrain politique à une logique de résignation. Il affirme ainsi vouloir éviter la politique de la chaise vide, tout en restant fidèle à l’idéal de débat idéologique et d’alternance démocratique porté par son courant.
Sa déclaration, au-delà du geste politique, esquisse une doctrine. Elle repose sur un triptyque assumé : souveraineté nationale, démocratie de conviction et arrimage stratégique au Sud global. Ahoua Don Mello fait de l’adhésion de la Côte d’Ivoire aux BRICS un horizon politique structurant. Pour lui, l’Afrique doit cesser d’être un espace sous influence pour devenir un acteur souverain, maître de ses politiques économiques, technologiques et monétaires. Il évoque les BRICS non pas comme un simple club diplomatique, mais comme une alternative concrète à un ordre mondial en recomposition.
En se déclarant candidat, il tend la main à l’ensemble des forces souverainistes, panafricanistes et progressistes ivoiriennes et africaines. Il refuse la posture victimaire, se démarque des jeux d’ego et recentre le débat sur les responsabilités collectives. Sa candidature, dit-il, est offerte « aux souverainistes et panafricanistes du PPACI, de la Côte d’Ivoire, d’Afrique et de la diaspora », comme une chance d’occuper l’espace politique et d’éviter un coup de force électoral légitimé par l’abstention ou le découragement.
Ahoua Don Mello ne cache pas les risques de sa démarche. Vice-président d’une organisation internationale qu’il présente comme rigoureusement alignée sur les principes de souveraineté, il affirme qu’il perdrait son poste aux BRICS à la moindre déviation. Ce serment d’alignement sur une vision cohérente donne à sa candidature une portée au-delà de l’échéance ivoirienne : elle devient le test d’un projet global africain dans un monde en transition.
En conclusion, Ahoua Don Mello ne vient pas seulement faire acte de présence ou remplir un vide. Il propose une lecture géopolitique du scrutin présidentiel, une réponse doctrinale à la fatigue démocratique, et une mobilisation stratégique des souverainistes ivoiriens autour d’un projet alternatif. En s’inscrivant dans l’héritage idéologique du FPI tout en dépassant les clivages du moment, il repositionne le débat électoral sur un terrain de fond : celui du destin souverain de la Côte d’Ivoire au XXIe siècle.
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