Par La Rédaction | Lementor.net
À quelques semaines de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, Amnesty International a rendu publiques ses recommandations à l’endroit de celui ou celle qui prendra les rênes du pays. L’organisation internationale de défense des droits humains dresse une feuille de route ambitieuse et exigeante qui interpelle autant les candidats que l’opinion publique. Au cœur de ses préoccupations figurent la justice sociale, la protection des droits fondamentaux et l’alignement de la législation nationale sur les normes internationales.
Amnesty appelle en premier lieu à mettre un terme aux expulsions forcées qui fragilisent des milliers de familles, souvent privées de solutions de relogement ou d’accompagnement. L’organisation insiste sur la nécessité d’un véritable soutien aux personnes affectées par ces mesures, afin de leur garantir dignité et sécurité. Elle rappelle également l’urgence de renforcer le droit à la vérité et à la justice pour toutes les victimes des crises passées, dans un esprit de réconciliation nationale qui ne doit pas sacrifier la mémoire ni l’équité.
La défense des droits des femmes et des enfants occupe également une place centrale dans ces recommandations. Amnesty exhorte les autorités à agir concrètement contre les discriminations, les violences basées sur le genre et les atteintes aux droits fondamentaux, en mettant en œuvre des politiques publiques adaptées et financées. Le droit à un environnement sain est aussi mis en avant, reflet de la prise de conscience croissante de l’impact des questions environnementales sur la santé, l’avenir des générations et la stabilité économique du pays.
Sur le plan juridique, l’ONG plaide pour une réforme de la loi encadrant la société civile, afin de garantir une liberté d’association sans restriction arbitraire. Elle suggère également une révision du Code pénal, notamment pour réduire la sévérité des sanctions liées aux « fausses nouvelles », jugées excessives et contraires aux standards internationaux. En défendant cette position, Amnesty entend rappeler que la lutte contre la désinformation ne peut se faire au détriment de la liberté d’expression, pilier essentiel de toute démocratie.
En dressant ces attentes, Amnesty International met la barre haut pour le futur président ivoirien. Si certaines de ces recommandations semblent ambitieuses au regard des contraintes économiques et politiques actuelles, elles traduisent aussi les aspirations profondes d’une société en quête de justice, de dignité et de modernité. Le prochain chef de l’État devra donc arbitrer entre les impératifs de stabilité et l’exigence d’une gouvernance plus respectueuse des droits humains. L’élection qui s’annonce n’est pas seulement une compétition de programmes politiques, elle est aussi un rendez-vous avec l’histoire et avec la conscience citoyenne.
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