Une mission préélectorale de la CEDEAO, en séjour à Abidjan depuis le 29 juin, a exprimé son optimisme quant au bon déroulement de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, malgré les tensions politiques persistantes.
Dirigée par le professeur Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, la délégation sous-régionale a entamé une série de rencontres avec les acteurs clés du processus électoral. Ce mardi 1er juillet, elle a été reçue par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Koulibaly-Kuibiert, accompagné de ses collaborateurs.
Selon le chef de mission, cette démarche vise à évaluer l’état de préparation des élections, à recueillir les attentes des parties prenantes et à identifier les appuis que la CEDEAO et ses partenaires pourraient fournir pour garantir des élections libres et transparentes. « Nous pensons que tout se passera bien », a affirmé M. Holo, y voyant une volonté divine.
Cependant, le contexte reste tendu. L’opposition ivoirienne, incarnée par le PDCI-RDA et le PPA-CI, dénonce une exclusion systématique de ses principaux leaders de la liste électorale. Parmi eux, Tidjane Thiam, président du PDCI, écarté pour cause de double nationalité, et Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, toujours frappé par une radiation consécutive à une condamnation judiciaire datant de 2018.
Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, et Charles Blé Goudé, figure de la galaxie patriotique, sont également absents du fichier électoral pour des raisons similaires.
Les partis d’opposition réclament une révision urgente de la liste électorale de 2025 ainsi qu’une réforme en profondeur de la CEI. Ils appellent par ailleurs à l’ouverture d’un dialogue politique inclusif avec l’ensemble des forces vives du pays afin de garantir un scrutin apaisé, crédible et équitable.
Pendant ce temps, le président Alassane Ouattara, investi par le RHDP lors de son deuxième congrès ordinaire le 22 juin dernier, laisse planer le doute sur sa candidature. Il a repoussé l’annonce de sa décision, entretenant le suspense.
Sur le terrain, la phase de collecte des parrainages citoyens a démarré ce 1er juillet et s’étendra jusqu’au 26 août. Ce parrainage, exigé pour valider toute candidature, consiste à recueillir l’appui d’au moins 1% des électeurs dans 17 régions ou districts autonomes.
Ce mécanisme, spécifique à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, vise à crédibiliser les candidatures en les enracinant dans le tissu électoral local. Mais dans un climat politique marqué par les soupçons et les frustrations, il reste à voir si cela suffira à apaiser les tensions.
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