Par La Rédaction | lementor.net
Dans un communiqué publié le 29 juillet 2025, Maître Jean-Marc Fédida, avocat représentant la République de Côte d’Ivoire, a salué la décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU qui a rejeté la demande de mesures provisoires introduite par l’opposant Tidjane Thiam. Ce dernier espérait, par cette démarche, obtenir une réinscription sur la liste électorale en vue de participer à l’élection présidentielle du 25 octobre. Pour l’avocat de l’État, la décision rendue constitue une confirmation de la légalité de la procédure nationale qui a conduit à l’inéligibilité de M. Thiam.
Selon Me Fédida, la requête de l’ancien ministre visait à contester une décision judiciaire de la Présidente du Tribunal de Grande Instance d’Abidjan, laquelle avait établi que M. Thiam ne remplissait pas les conditions de nationalité ivoirienne nécessaires à son inscription. En refusant d’ordonner des mesures d’urgence pour contraindre la Côte d’Ivoire à l’autoriser à concourir, l’instance onusienne aurait, selon lui, reconnu le bien-fondé de l’interprétation ivoirienne du droit électoral.
Le communiqué souligne que la Côte d’Ivoire agit dans le respect strict de ses engagements internationaux en matière de droits civils et politiques, notamment au regard de l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Pour Me Fédida, l’exercice des droits politiques doit s’exercer dans le cadre de la législation nationale, sous le contrôle des juridictions internes, comme cela a été fait dans le cas Thiam.
Tout en insistant sur l’attachement de la République de Côte d’Ivoire à l’État de droit, Me Fédida rappelle que la décision du Comité onusien, loin d’obliger Abidjan à rétablir M. Thiam sur les listes électorales, reconnaît en réalité la compatibilité de la décision nationale avec les standards internationaux. Ce rejet, présenté comme une « grande défaite » pour l’équipe de défense de Thiam, remet en cause, selon l’avocat de l’État, la stratégie de pression internationale initiée par le camp de l’opposition.
Dans un contexte politique marqué par une forte tension autour de la question des candidatures, cette déclaration officielle vient consolider la position juridique du gouvernement, tout en poursuivant le bras de fer politique à l’échelle internationale. La question de fond reste toutefois en suspens : le Comité des droits de l’homme ne s’est pas encore prononcé sur le fond du dossier, et la bataille pour la légitimité continue de se jouer aussi bien dans les prétoires que dans l’opinion publique.
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