Par La Rédaction | lementor.net
Dans un communiqué virulent publié le 31 juillet 2025, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a dénoncé la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat à la présidence de la République, qu’il qualifie d’« anticonstitutionnelle » et de « refus d’alternance ». Signé par son président exécutif, Sébastien Dano Djédjé, le texte se veut à la fois un acte d’accusation contre le pouvoir en place et un appel à la conscience nationale.

Pour le PPA-CI, il ne fait aucun doute que la Constitution ivoirienne interdit explicitement un quatrième mandat. Le communiqué affirme que cette interdiction n’est pas une opinion, mais une norme constitutionnelle claire que « nul ne saurait contourner, fût-il chef de l’État ». La candidature du président sortant, selon le parti, ne relève donc pas d’un choix personnel mais d’un abus de pouvoir maquillé en responsabilité.
Le ton est sans équivoque : le communiqué dénonce un pouvoir qui instrumentalise les institutions pour « confisquer l’avenir d’un peuple » et contourne l’alternance démocratique. Le texte évoque également un refus de bilan et de mémoire, estimant qu’après quinze années de règne, le président Ouattara élude toute forme de redevabilité. Promettre une nouvelle transition après avoir « brisé les règles », martèle le PPA-CI, ne saurait constituer une succession, mais plutôt une récidive.
Plus qu’un simple rejet, cette déclaration est aussi une adresse directe aux citoyens. Le PPA-CI les invite à se mobiliser « dans la dignité », à résister à l’instauration d’un pouvoir à vie, et à défendre l’ordre constitutionnel. Le parti accuse ouvertement le chef de l’État d’avoir transformé la République en « monarchie », en niant la règle fondamentale de l’alternance.
Dans un contexte politique déjà crispé par l’exclusion de plusieurs candidats majeurs comme Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam ou Guillaume Soro, la sortie du PPA-CI marque un tournant dans la contestation politique. Elle laisse entrevoir une stratégie d’opposition frontale, fondée sur la légitimité constitutionnelle, mais également sur la dénonciation d’un modèle autoritaire perçu comme verrouillé.
Le communiqué s’adresse aussi à la communauté internationale, à laquelle le PPA-CI demande de ne pas cautionner ce qu’il qualifie de « glissement vers une monarchie électorale ». Le parti prévient qu’il poursuivra toutes les voies légales et politiques pour empêcher ce qu’il considère comme une dérive grave de l’État de droit.
En somme, le PPA-CI met en garde : la candidature de M. Ouattara n’est pas une simple décision politique, mais une épreuve décisive pour la démocratie ivoirienne. Le combat, selon ses mots, ne sera pas celui de la violence, mais celui du droit et du sursaut républicain.
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