Par CB
Deux des principales forces de l’opposition ivoirienne, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), ont annoncé l’organisation d’une marche nationale de protestation pour le samedi 2 août 2025 à Abidjan. Le cortège partira de Marcory Ibis pour s’achever à la place de la République, au Plateau.
L’annonce a été faite ce jeudi lors d’une conférence de presse conjointe au siège du PDCI à Cocody. L’objectif de cette mobilisation est clair : dénoncer l’hypothèse d’un quatrième mandat du président Alassane Ouattara, et réclamer des élections qu’ils souhaitent inclusives, crédibles et transparentes. « Ce n’est pas une marche d’insurrection, mais une expression démocratique garantie par la Constitution », a déclaré Damana Adia Pickass, coordonnateur adjoint du Front commun, aux côtés de Dia Houphouët, chargée de la mobilisation.
Cette initiative intervient dans un contexte politique tendu à quelques mois du scrutin présidentiel d’octobre. L’opposition déplore l’absence de dialogue avec le pouvoir, la marginalisation de plusieurs figures politiques majeures et l’absence de réforme sérieuse de la Commission électorale indépendante (CEI). Les deux partis exigent la réintégration sur la liste électorale de plusieurs personnalités exclues, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Noël Akossi Bendjo.
Ils appellent également à une révision de la liste électorale, à la mise en place d’un audit indépendant pour corriger les irrégularités constatées, à une réforme en profondeur de la CEI afin de garantir son impartialité, ainsi qu’à la proclamation des résultats bureau de vote par bureau de vote. « On ne peut pas bâtir des élections crédibles en écartant les principaux acteurs de la vie politique », a insisté Damana Pickass.
Estimant avoir épuisé tous les recours institutionnels, les responsables du Front commun présentent cette marche comme une dernière alerte pacifique. Ils appellent à une large mobilisation de tous les Ivoiriens : partis politiques, syndicats, société civile, artistes, sportifs, leaders religieux. Une tournée de sensibilisation est d’ailleurs prévue dès le vendredi 25 juillet.
« Que personne ne reste chez lui », a lancé Dia Houphouët, invitant les citoyens à saisir cette opportunité pour exiger un vrai dialogue politique. Les organisateurs affirment qu’ils informeront les autorités comme le prévoit la loi, tout en soulignant que l’exercice de cette liberté ne nécessite pas d’autorisation préalable. Ils insistent également sur le caractère non violent de leur initiative. « Le PDCI a déjà organisé une marche sans incident. Il n’y a pas de raison que cela se passe autrement cette fois-ci », a rassuré Damana Pickass.
Enfin, le Front commun en appelle à la communauté internationale. Il demande aux partenaires de la Côte d’Ivoire de soutenir les efforts visant à assurer un processus électoral consensuel. « Ce que nous faisons, c’est prévenir une crise post-électorale. Mieux vaut marcher aujourd’hui pour garantir la paix demain », a conclu Damana Pickass.
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