La renonciation à la nationalité française, comme en témoigne l’exemple de Karim Wade, s’accomplit par un acte juridique clair, solennel et inscrit dans le Journal officiel. Ce décret, qui formalise la volonté de l’individu de se détacher de cette nationalité, constitue une preuve irréfutable et indiscutable de la décision prise. Ainsi, les propos du professeur Arthur Banga, qui soulignent l’inéligibilité de Tidjane Thiam en raison de la conservation d’une nationalité étrangère, trouvent une réponse directe dans cette procédure.
Si Tidjane Thiam a effectivement renoncé à sa nationalité française, il lui suffit de produire ce décret, en toute transparence, pour dissiper tout doute et lever toute ambiguïté. Un simple document publié au Journal officiel suffirait à conférer à son acte une légitimité incontestable, et à faire taire les interrogations légales sur son éligibilité à la présidence de la République de Côte d’Ivoire. Sans cette démarche formelle, les soupçons, aussi fondés soient-ils, demeureront vivaces.
Il convient de se rappeler que, selon un proverbe africain, « celui qui ne montre pas ce qu’il a dans la main ne peut convaincre de sa richesse », et que, dans le cas présent, ce n’est qu’à travers un acte officiel, un décret qui fasse foi, que M. Thiam pourra s’affirmer en toute clarté. En cela, la locution latine facta sunt verba nous enseigne que seules les actions – et non les paroles – confèrent la vérité. L’évidence doit être apportée par la voie légale et administrative, comme il se doit dans une société fondée sur le droit.
Ainsi, la renonciation à une nationalité n’est point un simple acte administratif, mais un acte solennel qui engage profondément l’individu. Il est de la responsabilité de chaque citoyen de démontrer sans ambiguïté son allégeance à un seul État, lorsque les règles de la Constitution de son pays l’exigent.
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