Le désengagement récent de certains pays membres de l’AES de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) s’explique moins par des dysfonctionnements internes à l’OIF que par des calculs politiques et stratégiques liés au maintien au pouvoir. En effet, ces États, non dirigés par des autorités élues, affichent un désamour croissant pour un dispositif qui ne répond plus pleinement à leurs intérêts géopolitiques et qui ne correspond pas à leurs ambitions de prolonger leur influence au sein de la communauté francophone. Ce retrait, qui ne se résume pas à une simple critique de l’organisation, reflète plutôt une volonté de se positionner de manière autonome pour conserver un pouvoir politique et économique plus étendu, en dehors des contraintes imposées par les mécanismes actuels de l’OIF.
Plutôt que de dénoncer des dysfonctionnements internes, il s’agit ici d’une réorientation stratégique où le désengagement symbolise la détermination de ces États à forger des alliances bilatérales ou régionales plus en phase avec leurs priorités. Ce mouvement remet en question le modèle traditionnel de coopération francophone, incitant l’OIF à repenser ses méthodes d’intégration pour mieux s’adapter aux aspirations de ses membres. Dans ce contexte, l’enjeu majeur pour l’OIF sera de regagner la confiance et de renouveler sa proposition de valeur, en proposant une gouvernance plus flexible qui tienne compte des réalités politiques actuelles.
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