Par la redaction | Lementor.net
Le lancement de la saison 2025-2026 de la Ligue 1 ivoirienne à Korhogo, marqué par les oppositions COK–Stade d’Abidjan et US Tchologo–ASEC Mimosas, a mis en lumière un problème récurrent : les tribunes vides. Le président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), Yacine Idriss Diallo, n’a pas manqué d’adresser un message ferme aux clubs. Constatant que le stade Amadou Gon Coulibaly, pourtant flambant neuf, sonnait creux, il a tenu à rappeler que la mobilisation des supporters est d’abord et avant tout l’affaire des équipes elles-mêmes. « Ce ne sont pas les fédérations qui remplissent les stades. En Espagne, ce n’est pas le président de la Fédération qui fait venir les supporters du Real », a-t-il lancé, soulignant la responsabilité directe des dirigeants de clubs.
Au-delà de la pique, le discours de Yacine Idriss Diallo soulève une problématique centrale : quelle vision pour des clubs ivoiriens qui, trop souvent, se limitent à être de simples rassemblements de joueurs et de staff technique, sans véritable stratégie de développement ? Dans le football moderne, un club ne vit pas seulement sur la base de son palmarès ou de ses performances sportives. Il doit s’appuyer sur une fan base structurée, une identité locale forte, un ancrage communautaire et un marché capable de générer des revenus pérennes.
En Côte d’Ivoire, rares sont les clubs qui investissent réellement dans la relation avec leurs supporters, la communication, le marketing ou encore les produits dérivés. Beaucoup vivent au jour le jour, dépendant de subventions ou de mécènes, sans construire une véritable culture de club qui fidélise les foules. Or, un stade vide, au-delà du manque d’ambiance, traduit l’absence de lien affectif et économique entre l’équipe et son environnement social.
La remarque du président de la FIF doit donc être lue comme un avertissement : le développement du football local passe par la modernisation des clubs. Il ne suffit plus de former des joueurs talentueux ou d’espérer des victoires sporadiques ; il faut bâtir un écosystème où les supporters se sentent partie prenante. C’est ce travail de fond qui permettra aux clubs d’exister dans la durée, de renforcer leur rôle de locomotive pour le football ivoirien et d’éviter que les gradins des stades, malgré les investissements en infrastructures, ne demeurent désespérément vides.
La balle est dans le camp des dirigeants. À eux de prouver qu’ils peuvent transformer leurs équipes en véritables institutions sportives, capables de rassembler et de rayonner au-delà de la pelouse.
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