Simone Ehivet, ancienne Première dame de la Côte d’Ivoire, a ouvertement partagé son parcours complexe et ses perspectives sur la politique et la réconciliation nationale dans une interview récente sur l’émission Appart-Politique, diffusée en direct sur sa page officielle. Cette occasion lui a permis de revenir sur des épisodes majeurs de sa vie, marqués par des épreuves personnelles et des transformations profondes.
L’un des moments clés de son existence fut sa détention après la crise post-électorale de 2010-2011. Condamnée et incarcérée pendant sept longues années, Simone Ehivet a évoqué cette période comme un véritable processus de transformation intérieure. Ce fut pour elle un temps de réflexion, d’approfondissement spirituel et de renforcement de sa discipline personnelle. Au lieu de succomber au poids de l’adversité, elle a choisi d’en sortir plus forte. Elle se souvient, à sa libération en 2018, de la fatigue physique qui l’envahissait, mais de la force mentale et de la sérénité qu’elle avait acquises. « Le jour où je suis sortie de prison, je n’avais même plus la force de monter les marches de chez moi… Mais dans ma tête, j’avais déjà gagné la bataille contre la rancune », a-t-elle affirmé. Ce témoignage montre à quel point cette épreuve a été déterminante dans son évolution personnelle et politique.
Le divorce avec Laurent Gbagbo, officiel en 2021, a également marqué une rupture symbolique dans son engagement. Loin de voir cette séparation comme une défaite, Simone Ehivet l’a perçue comme un moment de réaffirmation de son identité propre. Si elle avait longtemps été perçue comme la compagne du président, elle a désormais fait le choix de s’imposer en tant que femme et leader. En 2022, elle a fondé le Mouvement des Générations Capables (MGC), un mouvement politique qui porte ses ambitions de transformation du pays. Ce geste symbolise sa volonté de s’affirmer politiquement, loin de l’ombre de son ex-mari, et de revendiquer une indépendance qui marquera certainement les élections à venir.
Dans son discours sur la réconciliation nationale, Simone Ehivet a été sans équivoque : le processus reste inachevé. Elle considère que la réconciliation ne doit pas se limiter à des discours, mais nécessite un véritable dialogue entre toutes les parties prenantes. Pour elle, s’asseoir autour de la table et discuter des « vrais problèmes » est la clé pour dépasser les divisions historiques. Elle plaide aussi pour des mesures concrètes en faveur des victimes, soulignant l’importance des réparations et de la reconnaissance des souffrances endurées. Sa vision de la réconciliation va au-delà des paroles ; elle milite pour un processus inclusif qui inclut des actions tangibles et réparatrices.
Simone Ehivet ne cache pas non plus ses ambitions politiques futures. Son engagement pour le développement de la Côte d’Ivoire reste intact, et elle estime que de nombreux défis demeurent. Son rêve d’une nation véritablement développée, affranchie des crises passées, la pousse à envisager sérieusement la possibilité de briguer la présidence. À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, elle se positionne comme une figure incontournable du paysage politique ivoirien, déterminée à mener un combat pour une Côte d’Ivoire unie et prospère. L’interview a ainsi permis de dévoiler une femme résolue, qui, après avoir traversé de nombreuses épreuves, se projette dans l’avenir avec une vision claire et ambitieuse.
Son discours est un appel à l’action et à la transformation. Il rappelle que la réconciliation nationale, bien qu’essentielle, ne peut être réalisée que si les Ivoiriens s’engagent collectivement à surmonter leurs différends et à regarder vers l’avenir. Dans un contexte politique tendu et avec l’élection présidentielle en ligne de mire, Simone Ehivet apparaît comme une figure politique à suivre, dont les prises de position et la détermination devraient continuer à façonner les débats à venir.
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