Depuis quelques jours, on assiste à une forte poussée de fièvre du côté des opérateurs économiques dont l’activité est liée directement à l’utilisation comme emballage ou à la commercialisation des sachets plastiques, objet d’un véritable plaidoyer de ces derniers auprès du gouvernement pour leur éviter l’hécatombe.
Car si on y prend garde, en voulant résoudre un problème, le gouvernement risque d’en créer mille et pour cause.
Usons de la caricature pour mieux argumenter notre démarche qui vise somme toute, un compromis entre les protagonistes de l’heure, à savoir, le gouvernement et les opérateurs du secteur des sachets plastiques.
Cette caricature, la voici: c’est la poussée de L’adrénaline dans les corps des opérateurs dont les revenus vitaux sont liés aux sachets plastiques.
L’ adrénaline ‘’est sécrétée en réponse à un état de stress ou en vue d’une activité physique, entraînant une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles. Elle répond à un besoin d’énergie, par exemple pour faire face au danger…’’
C’est dans cet état de stress que se trouvent aujourd’hui les opérateurs du secteur face à la décision gouvernementale du 22 mai 2013, prise au terme d’un Conseil des ministres, portant interdiction de la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire.
Pour tout citoyen du monde, singulièrement de la Côte d’ivoire soucieux de la préservation d’un environnement saint et un cadre de vie agréable, cette décision du gouvernement ivoirien ne peut qu’être salutaire !
Pour la compréhension collective, sachons qu’il y a entre autres, un inconvénient majeur aux sachets plastiques :
‘’Le sac plastique… peut devenir un véritable polluant s’il échappe au contrôle humain. Il ne risque pas de nous empoisonner mais il constitue une importante pollution visuelle, il est dangereux pour les enfants (étouffement) et aussi pour les animaux, comme les tortues de mer qui s’étouffent avec, en croyant manger une méduse. Le sac plastique met 450 ans à se décomposer. Il a envahi le monde entier…’’
Vu ce qui précède a-t-on le droit de remettre en cause la décision salvatrice du gouvernement ? Que nenni !
Mais, car il ya un mais, selon Michel Djihi, porte-parole des opérateurs du secteur réunis au sein d’un Collectif ‘’ce sont « plus de 200 milliards de francs CFA de chiffres d’affaires que vont perdre les producteurs dont plus de 80 sociétés sont menacées de fermeture« .
Et il ajoute :« L’Etat n’échappe pas aux impacts négatifs de cette mesure puisqu’il enregistre 40 milliards de francs de perte fiscale »
Entre temps, le délai de rigueur du 22 novembre 2013 pour l’entrée en vigueur de l’interdiction totale des sachets plastiques en Côte d’ivoire, arrive à grands pas, alors que les opérateurs du secteur, vraisemblablement ne seront pas prêts à cette date pour faire complètement le ménage.
Semble t-il, le gouvernement à travers les ministères de l’Industrie et des Mines, de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable, par la voix des détenteurs de ces portefeuilles ministériels, Jean-Claude Brou et Rémi Allah Kouadio, ‘’ont affirmé leur engagement et (détermination) à appliquer le décret dans tous ses aspects ».
C’est à ce stade de bras de fer que nous sommes. Certes le gouvernement a raison, mais les opérateurs du secteur n’ont pas torts d’être inquiets au regard des arguments pertinents avancés par le porte paroles de leur collectif.
Tous les ivoiriens sont interpelés; le problème devient une cause nationale, car chacun de nous est concerné de près ou de loin par ce qui risque d’advenir si un compromis n’est pas trouvé en temps opportun.
Les Ministres de l’Industrie et des Mines, et celui de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable, ont affirmé leur engagement à appliquer le décret dans tous ses aspects.
Au demeurant, nous convenons tous que le gouvernement est dans ses droits, mais les fils et filles que nous sommes de ce beau pays la Côte d’ivoire, lui demandons pardon pour prolonger le délai de rigueur au-delà de la date fatidique du 22 novembre 2013. En nous prenant tous à témoins et d’accord parties, ce nouveau délai sera sans appel.
Le Collectif, pour montrer la bonne foi de ses membres, propose au gouvernement, « au pire des cas », l’utilisation des plastiques biodégradables en substitution des sachets plastiques et souhaite vivement la promotion de la filière de la collecte et du recyclage, source, selon lui, de « création de nouveaux emplois ».
En un mot comme en cent, si la politique est l’art de gouverner la cité, nous admettons tous que gouverner, c’est aussi l’art d’assurer le bien être de tous les fils et toutes les filles de la nation.
Et n’oublions pas que dans son programme de gouvernement, le Président de la République Alassane Ouattara, a fait la promesse de donner des milliers d’emploi aux ivoiriens.
Ce n’est donc pas le moment de mettre à la rue plus de 100 000 de nos compatriotes (selon le chiffre avancé par le collectif des opérateurs économiques du secteur) dont les revenus permettent à plusieurs milliers de personnes (hommes, femmes et enfants…) de se nourrir, se vêtir et se loger décemment.
Nul doute que le Chef de l’état Alassane Dramane Ouattara, soucieux de la quiétude sociale de ses compatriotes saura entendre les cris de cœur et de détresse de milliers de ses compatriotes, en donnant une seconde et dernière chance à tous les opérateurs du secteur des sachets plastiques afin qu’à bonne date, on n’entende plus parler de sachets plastiques actuels en Côte d’ivoire. Croisons les doigts !
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