À l’approche de la Tabaski prévue le 6 juin, le gouvernement ivoirien assure que les marchés seront bien fournis en moutons, malgré les tensions régionales qui affectent la chaîne d’approvisionnement. Lors d’un point de presse organisé ce vendredi 30 mai à Abidjan, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a présenté un dispositif exceptionnel pour répondre à la demande nationale.
Face à l’instabilité dans certains pays partenaires, notamment l’interdiction d’exportation décidée par le Niger fournisseur majeur de la Côte d’Ivoire le gouvernement a élaboré un plan de riposte stratégique. Ce plan comprend notamment l’importation de 20 000 têtes de bétail depuis le Tchad. Une mission d’évaluation y a été effectuée à la mi-mai, et les premiers arrivages sont attendus dès le 1er juin, via un partenariat entre les Chambres de commerce tchadienne et ivoirienne.
« Nous avons activé plusieurs pistes alternatives, en particulier dans l’Est du pays, pour garantir un flux constant de bétail vers les centres de consommation », a expliqué le ministre. À ces mesures s’ajoutent la suspension temporaire de certaines contraintes logistiques, comme l’interdiction des étagères dans les camions de transport d’animaux, ainsi que l’ouverture de marchés secondaires dans le District d’Abidjan pour mieux desservir les populations.
Selon Sidi Tiémoko Touré, bien que le cheptel ovin ivoirien soit estimé à plus de trois millions de têtes, les consommateurs privilégient les moutons sahéliens aux races locales comme le Djallonké. Cette préférence justifie le recours à l’importation, en particulier durant la Tabaski, où la demande atteint des sommets.
À ce jour, plus de 140 000 têtes sont déjà disponibles sur le marché, a-t-il assuré. Un chiffre conforté par le président de la Confédération des filières bétail-viande de l’Afrique de l’Ouest, Sawadogo Issiaka, qui a récemment inspecté les principaux points de vente d’Abidjan. « Les consommateurs peuvent être rassurés : l’offre sera au rendez-vous, tant en qualité qu’en quantité », a-t-il affirmé.
D’après les statistiques, les besoins annuels en viande ovine tournent autour de 300 000 à 350 000 têtes, avec une forte concentration de la demande pendant la Tabaski, avoisinant les 120 000 moutons. Habituellement, 70 % de cette demande est couverte par le cheptel local, tandis que les 30 % restants proviennent de l’importation, notamment en provenance des pays du Sahel, dont les crises sécuritaires actuelles affectent la fluidité des échanges.
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