Tidjane Thiam se trouve au cœur d’une polémique qui remet en question sa légitimité à briguer la présidentielle de 2025, en raison de son statut de double national, à la fois français et ivoirien. Accusé par certains de ne pas avoir renoncé à sa nationalité française, il a rapidement réagi en affirmant avoir entamé les démarches nécessaires dès le début du mois de février, bien avant que la controverse ne s’enflamme. Cette situation, qui met en lumière les zones d’ombre du droit de la nationalité en Côte d’Ivoire, soulève des débats juridiques complexes autour de l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne. Selon cet article, un Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère perdrait automatiquement sa nationalité ivoirienne, une disposition que ses détracteurs évoquent pour tenter d’invalider sa candidature. Toutefois, l’entourage de Thiam conteste cette interprétation, arguant que l’application stricte de cette règle serait sans précédent et constituerait une manipulation politique visant à l’écarter de la course présidentielle. Pour ses avocats, dont Me Mathias Chichportich, le simple dépôt de la demande de renonciation à la nationalité française ne saurait être interprété comme une renonciation effective tant que le décret correspondant n’aura pas été publié au Journal officiel. Par ailleurs, la polémique ne se limite pas à une simple question de légalité : elle reflète également une lutte de pouvoir interne au sein du PDCI et une tentative d’instrumentaliser la question de la double nationalité pour disqualifier un candidat dont le parcours et la légitimité suscitent autant d’admiration que de controverses. Dans un contexte électoral où chaque détail compte, la manière dont cette affaire sera résolue aura des répercussions déterminantes sur la scène politique ivoirienne et sur l’évolution du débat autour de la nationalité et de l’ivoirité.
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