Par La Rédaction | Lementor.net
Ce mardi 5 août 2025, la Cour de cassation a tenu audience pour examiner le pourvoi introduit par les avocats de Tidjane Thiam contre la décision de radiation de son nom de la liste électorale. Une décision rendue il y a quelques semaines par la juridiction présidentielle du Plateau, et qui avait suscité une onde de choc dans le paysage politique ivoirien. Selon les avocats du leader du PDCI, ce pourvoi vise à faire casser une décision jugée arbitraire et injuste, en rétablissant M. Thiam dans ses droits civiques et électoraux. L’affaire a été renvoyée au 2 septembre prochain pour permettre aux parties adverses de produire leurs observations. Mais derrière cette procédure, se cache une impasse juridique que peu d’observateurs osent ignorer.
Dans les faits, et selon de nombreux juristes, cette tentative de recours semble relever davantage d’une posture politique que d’un espoir réaliste d’annulation. Car la décision de radiation prononcée par la juridiction présidentielle est considérée comme définitive et insusceptible d’aucun recours juridictionnel, y compris devant la Cour de cassation. En l’état du droit positif ivoirien, cette dernière n’a ni la compétence, ni les moyens de droit pour casser une décision émanant d’une juridiction présidentielle rendue en matière électorale. Il est donc très probable que la haute juridiction se déclare incompétente ou déclare irrecevable le recours introduit par les conseils de l’ancien ministre du Plan.
Certes, si par un impossible revirement, la décision venait à être annulée, cela rétablirait M. Thiam dans sa situation antérieure, ce qui pourrait légalement rouvrir la voie à une validation de sa candidature si les délais électoraux ne sont pas encore échus à la date de la décision. Mais un tel scénario relève aujourd’hui de la fiction juridique, tant la jurisprudence ivoirienne est claire sur l’irrecevabilité de ce type de recours. En attendant le verdict du 2 septembre, les soutiens de l’ancien banquier international poursuivent leur mobilisation, même si, dans les cercles politiques comme dans les milieux judiciaires, peu croient encore à la possibilité d’un retour de Tidjane Thiam dans la course à la présidence. Son éviction semble juridiquement verrouillée. Politiquement, elle entérine aussi une recomposition du jeu électoral que certains qualifient déjà d’orchestrée, d’autres de simplement implacable.
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