Par Dohotani Yeo
Dans la discrétion diplomatique des grands accords bilatéraux, le partenariat entre la société italienne Eni et le ministère ivoirien de l’Agriculture mérite attention. Objectif : développer des cultures durables destinées à l’approvisionnement de bioraffineries, dans le cadre de la transition énergétique verte.
Ce protocole, bien que technique, engage des choix stratégiques cruciaux : quelles terres ? Quelles cultures ? Quelle rémunération pour les agriculteurs ? Quelle compatibilité avec la sécurité alimentaire ? Derrière le vernis de l’accord, se pose la question de la souveraineté agricole dans un monde dominé par la transition énergétique mondialisée.
Eni, par ce partenariat, ne cherche pas seulement à produire plus vert, mais aussi à sécuriser ses chaînes d’approvisionnement face aux contraintes européennes. Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu est de ne pas se contenter d’être un réservoir de matière première verte, mais un acteur économique à part entière, avec retombées fiscales, création d’emplois et contrôle environnemental.
La transition verte ne doit pas être un copier-coller du passé extractiviste. C’est une occasion de refonder le modèle agricole ivoirien sur des bases durables, inclusives et équitables. Reste à voir si ce virage sera maîtrisé… ou subi.
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