Par La Rédaction – Jean Pierre Assa
C’est un tournant majeur dans la gestion du transport public ivoirien. Après des décennies de quasi-monopole de la SOTRA sur l’exploitation du service public dans le Grand Abidjan, le gouvernement a décidé d’ouvrir ce secteur stratégique à de nouveaux opérateurs. Une réforme annoncée discrètement, mais qui pourrait transformer profondément la mobilité urbaine.
L’objectif affiché par la Primature est clair : renforcer l’offre de transport pour les populations, répondre à la forte croissance démographique et décongestionner les axes routiers de plus en plus saturés. Car à Abidjan, les files d’attente interminables, les heures de pointe infernales, et les gares saturées sont devenues le quotidien d’une population en mouvement constant.
Désormais, des entreprises privées agréées pourront assurer des lignes urbaines et interurbaines, à condition de respecter les normes de sécurité, de ponctualité et de qualité fixées par l’État. Cette libéralisation contrôlée vise à insuffler de la modernité et à stimuler l’innovation dans un secteur vital pour la vie économique et sociale du pays.
La SOTRA, elle, reste un acteur historique, mais devra désormais composer avec la concurrence. Ce qui pourrait, à terme, l’obliger à améliorer ses services et à moderniser son parc roulant, pour ne pas se faire distancer.
Ce virage stratégique est aussi un signal fort envoyé aux grandes villes de l’intérieur, souvent oubliées dans les politiques de mobilité. Bouaké, San Pedro, Korhogo ou Yamoussoukro pourraient bénéficier à leur tour d’un modèle plus dynamique, mieux adapté à leurs besoins.
Une nouvelle ère s’ouvre donc pour le transport public ivoirien. Reste à espérer que cette ouverture se traduira par des bus plus nombreux, plus ponctuels, plus sûrs — et surtout plus proches des citoyens.
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