Par AN | Lementor.net
La journée du 11 octobre 2025, marquée par la tentative de marche du front commun PPA-CI–PDCI, s’est rapidement transformée en terrain fertile pour la désinformation. Alors que les forces de l’ordre dispersaient des rassemblements à Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur, les réseaux sociaux ont été inondés de publications alarmistes, mêlant fausses morts, fuites imaginaires et montages d’anciennes images.
Des attroupements dispersés et 237 interpellations
Malgré l’interdiction du préfet d’Abidjan, les partisans de l’opposition ont tenté de se rassembler à Cocody, Yopougon et Treichville pour dénoncer ce qu’ils qualifient de “verrouillage du jeu électoral” à un an du scrutin présidentiel.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, a indiqué que 237 personnes avaient été arrêtées pour non-respect de la mesure d’interdiction. Il a assuré qu’aucune perte en vie humaine n’avait été enregistrée.
Un faux décès d’enfant relance les intox en ligne
Quelques heures plus tard, une première rumeur secouait la toile : celle de la mort d’un nourrisson, prétendument asphyxié par les gaz lacrymogènes. Des images d’une femme portant un bébé inanimé ont aussitôt circulé sur Facebook et X (ex-Twitter).
Mais la cellule #Alertes100_FakeNews de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI-CI) a rapidement mis fin à la confusion : “Aucune autorité médicale ou sécuritaire n’a confirmé un tel cas. Les images datent en réalité de 2017”, a précisé l’agence, dénonçant une tentative “de manipulation de l’opinion publique”.
Fuite imaginaire du procureur et rumeur d’un siège autour de Gbagbo
Une autre fausse information, cette fois relayée sur WhatsApp, prétendait que le procureur de la République Koné Braman Oumar avait quitté le pays pour se réfugier au Liberia.
Là encore, le démenti officiel a été immédiat. “Cette information est totalement fausse et infondée”, a précisé l’ANSSI-CI, appelant les internautes à vérifier leurs sources avant tout partage.
Dans le même temps, plusieurs comptes ont diffusé des messages affirmant que la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan était encerclée par des hommes armés. Une rumeur vite balayée par l’entourage de l’ancien président : “Le président est chez lui, en sécurité. Il n’y a eu aucune intrusion ni menace.”
Des images recyclées pour semer la peur
Les intox ne se sont pas arrêtées là. Sur Facebook et TikTok, des vidéos prétendant montrer des tirs à balles réelles à Gagnoa ont affolé les internautes. Or, après vérification, les images provenaient d’un rapport de la FIDH publié en 2011, en pleine crise postélectorale.
“Ces contenus sont diffusés par des acteurs habitués à ces pratiques, dans le but de créer la peur et la confusion”, a dénoncé l’ANSSI-CI dans un communiqué rendu public samedi soir.
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