le Tribunal de première instance du Plateau a accueilli l’audience très attendue opposant Valérie Yapo à Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Initialement prévue pour le 8 mai, cette séance avait été reportée à la date actuelle. Au terme des échanges, la juge en charge du dossier a décidé de mettre le verdict en délibéré jusqu’au 22 mai prochain.
Militante engagée du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Valérie Yapo conteste la validité de l’élection de Tidjane Thiam à la tête du parti. Elle affirme que des irrégularités ont entaché le processus électoral interne et que sa suspension temporaire du parti est liée à ses critiques envers la direction actuelle.
« Si je n’avais pas saisi la justice, j’aurais été exclue définitivement. Ils ne comptaient pas me réintégrer. Leur seul objectif, c’est de me faire taire parce que je m’oppose à M. Thiam », a-t-elle dénoncé à la sortie de l’audience.
Son avocat, Maître Alain Bokola, a introduit une assignation visant à faire annuler cette sanction disciplinaire et a sollicité, à titre symbolique, l’octroi d’un franc à sa cliente, pour réhabiliter son image.
De l’autre côté, la défense de Tidjane Thiam, menée par Me Suy Bi, conteste à la fois la recevabilité de l’action engagée par Mme Yapo et l’existence même de la sanction. « La mesure disciplinaire a été levée. On ne peut donc pas demander l’annulation d’une sanction qui n’est plus en vigueur », a-t-il fait valoir. Il a également rappelé que seul le parquet est habilité à engager certaines procédures, notamment celles touchant à la nationalité d’un individu.
À ce sujet, un autre avocat de la défense, Me Dadié, a évoqué un point sensible : la naturalisation présumée de M. Thiam. Selon lui, ce dernier aurait été informé de ce changement de statut seulement deux semaines après sa mise en œuvre, ce qui pourrait complexifier les accusations portées à son encontre.
Pour Me Bokola, cette affaire dépasse la seule question disciplinaire. Il estime que la procédure a porté atteinte à l’honneur et à l’intégrité de sa cliente, réclamant des réparations pour le préjudice moral subi.
Le tribunal rendra son jugement le 22 mai, dans un contexte où les tensions internes au sein du PDCI-RDA ne cessent de croître.
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