Quelle Est La Place De l’art Littéraire En Côte d’Ivoire ? Fait-Il Partie De Ce Qui Est Désigné Sous Le Vocable De ‘’ Patrimoine Culturel Ivoirien’’ ?

0
0

L’on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que ‘’l’Art littéraire’’ est le parent pauvre de la culture ivoirienne. Pour être plus dans le vrai, c’est d’affirmer que c’est l’art orphelin de la Côte d’Ivoire. En effet, sous Félix Houphouët Boigny jusqu’à ce jour, l’art littéraire, sous les différents gouvernements et ministères en charge de la culture, n’a jamais connu un début d’éclosion, un début de commencement. Un début de commencement, dans le but de déceler et encourager les écrivains en herbe à travers des concours littéraires. Ceux qui la plupart sont édités, le sont, soit à compte d’auteur, soit de par des relations personnelles avec des éditeurs ou maisons d’édition. De mémoire d’ivoirien, il n’a jamais eu de concours littéraire sous aucun ministre de la Culture jusqu’à ce jour. Sinon la chose se serait pérennisée. Et pourtant ils sont nombreux, les hommes et femmes de culture qui se sont succédés à la tête de ce ministère. De grands hommes et non des moindres tels, Bernard Binlin Dadié, Bernard Zadi Zaourou et Maurice Kouakou Bandama, l’actuel, pour ne citer que ceux là. Bernard Binlin Dadié est un écrivain, dramaturge, poète et romancier. Il a été Ministre de la Culture de 1977 à1986. Ses productions sont nombreuses, dont « Climbié et les belles histoires de Kacou Ananzé l’araignée », pour ne citer que ces deux œuvres qui ont marqué plusieurs générations d’ivoiriens. Bernard Zadi Zaourou, connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, est un écrivain ivoirien qui a occupé le poste de Ministre de la Culture en 1993. Zadi Zaourou a été considéré comme un auteur avant tout engagé, musicien et poète et aussi féministe, en peignant des femmes, l’image de guerrières intrépides. Maurice Kouakou Bandaman est un écrivain ivoirien, romancier et dramaturge. Il a été lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1993. De 2000 à 2004, il est Président de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI). En mai 2011 jusqu’à ce jour, Maurice Bandaman est le Ministre de la Culture et de la Francophonie. Il est l’auteur de nombreux romans, recueils de nouvelles et de poésie dont « Une femme pour une médaille, La Terre qui pleure, Nouvelles chansons d’amour, Sikagnima, la fille aux larmes d’or ». Tous de grands hommes de culture, surtout de lettres. Pour en arriver là, leur parcours n’a sûrement pas été pavé de roses. Se sont-ils souvenu, le Ministre Bandaman Maurice se souvient-il de son parcours de poète ou écrivain en herbe, les difficultés rencontrées sans la main tendue du gouvernement par voie de concours afin de montrer son talent, – avant la publication de sa première œuvre pour aboutir au Grand prix d’Afrique noire, donc la consécration ? Sans rien avoir contre la musique, lorsque la télévision ivoirienne parle d’émission culturelle par excellence, c’est toujours de la musique présentée sous différents noms : 1ère chance, variétoscope,  Podium, etc. Voici un chapelet d’activités culturelles en Côte d’Ivoire. Vernissages et exposition d’œuvres d’art (Je n’ai rien contre étant un produit de L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Abidjan (ENSBA), Concours Miss, Concours Awoulaba, et la Fête de l’Abissa. Parmi ces activités culturelles en voici où l’on parle quelque peu d’art littéraire : Vacances Culture, un jeu télévisuel de théâtre, danse, Prix littéraire Kaïlcédra, un concours littéraire réservé aux tout-petits et jeunes des écoles primaire, collège et lycée et le Prix Ivoire, réservé aux écrivains confirmés. Point de trace d’un concours littéraire dans le sens premier du terme, c’est-à-dire en vue de la découverte de nouveaux talents en matière d’écriture littéraire. Quelle est donc la place de l’art littéraire dans tout cela, est-on tenté de se demander ? Lors de la rentrée culturelle du Ministère de la Culture et de la Francophonie le 31 janvier dernier, à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), le Ministre Bandaman déclarait : « L’année 2013 a été une année de grands acquis : la réhabilitation du Centre Culturel Jacques Aka de Bouaké, le retour du Salon International du Livre d’Abidjan (SILA), le Colloque International Henriette Dagri Diabaté et les festivals du Zanzan et des Savanes ». Une fois de plus, les écrivains en herbe ont été oubliés. De grâce ! Il est vraiment temps, grand temps que le Ministère de la Culture et de la Francophonie ait un regard condescendant pour les écrivains en herbe. Ils sont en grands nombre en Côte d’Ivoire, ces hommes et femmes dans l’ombre de l’écriture. Et les idées bouillonnent en eux comme les vagues pendant une tempête en mer. Seul, le manque de tremplin les freine. Certains, par manque de moyens, malgré le talent caché, s’en iront un jour, dans les bras de la mort sans rien laisser à la postérité. Il est temps Monsieur le Ministre de la Culture et de la Francophonie, d’ajouter le concours littéraire à la culture ivoirienne, en organisant tous les deux ans, un concours ouvert aux écrivains en herbe. Selon le genre, grâce à votre initiative, des nouvellistes, des poètes et des dramaturges (qui sait s’il n’y en aura pas les uns de grande renommée) se feront connaitre en Côte d’Ivoire. Il serait heureux que Monsieur le Ministre fasse sienne et pérennise, l’organisation du Concours de nouvelles initié par le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Soro Kigbafori Guillaume. Bien que ponctuel et circonstanciel, ce concours initié par le Président de l’Assemblée Nationale, aura le grand mérite de relever au moins cinq (05) nouvellistes à la Côte d’Ivoire et pourquoi pas au monde ? Il n’est jamais tard pour bien faire et mieux faire. Aidez les écrivains en herbe à ne pas mourir sans accoucher ces enfants qu’ils veulent partager avec le monde.

 

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here