Le Qg du Fpi abrite demain une cérémonie de présentation de vœux qui prendra la forme d’un échange entre la base et la direction sur la ligne politique du parti. L’on s’attend à ce que ces échanges clarifient la position de l’ancien parti au pouvoir quant à la reprise du dialogue entre l’opposition et le gouvernement. L’on sait déjà que le dialogue avec le pouvoir est une question importante pour le président pascal Affi N’guessan, qui ne cesse d’en appeler depuis sa sortie de prison le 5 août dernier. La question est aussi d’actualité. Mandaté par le président Alassane Ouattara de conduire les pourparlers avec l’opposition, le ministre d’etat Kouadio Ahoussou Jeannot a annoncé une rencontre de haut niveau entre les deux parties pour le 9 janvier prochain. On voit mal le Fpi continuer à s’enfermer dans ses préalables : la libération de tous les détenus de la crise postélectorale proches ou issus du Fpi, à commencer par l’ancien président Laurent gbagbo détenu à la Cpi depuis novembre 2011. Ces préalables, incluant le dégel de tous les avoirs des pro gbagbo et le retour de tous les exilés pro Fpi, s’ils ne sont pas enterrés, ne semblent plus faire grande recette au sein du Fpi, obligé de prendre acte du refus du pouvoir de céder. Selon toute logique donc, le parti d’Affi ira aux négociations annoncées, quitte à imposer au gouvernement la libération de ses camarades ou le dégel de leurs avoirs, comme une condition sine qua non pour la sérénité des discussions. Dans tous les cas, cette séquence du dialogue républicain est avant tout une bataille de l’opinion. Et les refondateurs ne devraient pas prendre le risque de refuser le dialogue et donner le sentiment à l’opinion d’être contre la réconciliation. Du coup, l’axe de défense de pascal Affi devrait être : montrer sa bonne foi en allant à la discussion, sans pour autant renier ses préalables. «Nous allons continuer les discussions et envisager la libération de certaines personnes détenues, dégeler les comptes et travailler dans le sens des orientations du chef de l’Etat. Nous pensons à la libération de toutes les pointures», semblait, vendredi dernier, anticiper Kouadio Ahoussou Jeannot conforté par la requête du chef de l’etat Alassane Ouattara demandant, le 31décembre dernier, que « La justice réexamine à nouveau la mise en liberté provisoire pour d’autres détenus de la crise postélectorale ». Des promesses jugées insuffisantes au Fpi. Mais les lignes bougent chez les refondateurs. Le nouveau président, même s’il garde la dent dure contre le pouvoir, ne ferme pas la porte aux négociations. « Le temps est venu de faire le deuil de l’échec de toutes les initiatives hasardeuses du régime actuel et de poser, sans faiblesse et sans complexe, la problématique de la réconciliation de la Côte d’Ivoire avec elle même, de la construction de la nation et de la refondation de l’Etat», disait il, le 30 décembre, dans ses vœux du nouvel an. « Le temps est venu de mettre fin aux divisions et aux persécutions, à la méfiance et suspicion »,ajoutait pascal Affi N’guessan, même si pour lui, les deux piliers de la réconciliation nationale sont : « finaliser le dialogue politique et convoquer les Etats Généraux de la République que propose le FPI». Absent du parlement, le Fpi semble prendre la mesure du risque qu’il encourt à se mettre complètement en dehors du processus politique qui doit préparer les élections en2015
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