De La Politique Des Vainqueurs à La Politique Du Tapis Rouge Pour Les Vaincus : Abel Naki Tout Feu Tout Honneur

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« Qui trop embrasse, mal étreint », a dit le sage. C’est vrai qu’au nom de la réconciliation, on doit faire beaucoup de concessions. Soit ! Mais de là, à faire la part belle à ses adversaires les plus farouches sous le regard médusé de ses partisans, il y a de quoi à se poser des questions. La politique de « Les vaincus à l’honneur » a-t-elle pris le pas sur « la justice des vainqueurs » qu’aimait clamer à tout vent, le FPI ? Comment comprendre et expliquer que le président fondateur du Cri Panafricain, Abel Naki était ce vendredi 19 septembre 2014 au cabinet du Ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, accompagné de ses collaborateurs, Emmanuel Veh, Coulibaly Parfait et Charles Vabé ?  Et que le plus en vue des dits  ‘’ résistants ivoiriens ‘’ de France, Abel Naki se soit entretenu durant plus de 2 heures avec le Ministre Hamed ? Avant de revenir sur le cas Abel Naki, jetons un regard panoramique sur l’arrivée des barons du FPI qui sont rentrés au pays ‘’sans autre forme de procès’’ et tous ces ex-prisonniers en liberté provisoire, bourreaux d’hier qui côtoient leurs victimes. Le FPI est demeuré dans sa logique de ne pas reconnaitre une once de tort dans la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. Tout au contraire, partout, il se présente en victime, avec la bénédiction du pouvoir qui le traite comme un enfant gâté. Est-ce cela aussi le prix de la réconciliation tant souhaitée et par les dirigeants de ce pays et par les populations qui n’aspirent qu’à la paix ? Cette réconciliation et cette recherche de paix doit-elle se faire par frustration d’une frange de la population ? Et non des moindres ? Ou bien le pouvoir veut que cette population, comme le FPI, crie sa victimisation et ses attentes ? De « la justice des vainqueurs » criée sur tous les toits par le FPI, n’est-on pas entrain d’aller à « la justice des vaincus » ? Même le tapis rouge de l’insertion sociale leur est déroulé à la mairie de Yopougon et dans d’autres structures. Pendant que des milliers de nos jeunes cherchent encore le bout du tunnel. Revenons à notre prince du moment. Abel Naki, Président Fondateur du CRI-Panafricain, mouvement politique de libération de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Qu’Abel Naki, dise vouloir ‘’ libérer la Côte d’Ivoire’’ de qui ? Ce Président-fondateur du mouvement politique, le CRI-Panafricain et farouche défenseur de l’ex-Président Laurent Gbagbo dont il continue de réclamer la libération, appelle l’ensemble de ses concitoyens à accepter de se pardonner et à aller à la réconciliation afin d’œuvrer, tous ensemble, au développement du pays. Or donc la Côte d’Ivoire serait-elle libérée ? A Abel Naki, je voudrais demander au nom de ses concitoyens, pourquoi se pardonner et se réconcilier ? Que s’est-il donc passé et qui a fait quoi ? En Occident, quel discours tenait Abel Naki,  l’homme connu pour avoir été à l’avant-garde de toutes les manifestations organisées pour réclamer la libération de l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo, de Blé Goudé, de Simone Gbagbo et des prisonniers qu’ils (FPI) qualifient de ‘’ prisonniers politiques’’ ainsi que pour un retour « sécurisé » des Ivoiriens encore en exil ? Si les retours n’étaient pas sécurisés, Abel Naki serait-il entré de cette manière en Côte d’Ivoire et être reçu comme un prince par le Ministre en charge de la sécurité ? A quand le pouvoir expliquera-t-il la différence entre un prisonnier politique et les autres prisonniers et cela, à coup de campagne médiatique ? Il faut que le monde sache pourquoi tel ou tel membre du FPI est détenu. Tant qu’ils ne seront pas jugés, même les libérés provisoires, le FPI clamerait partout à travers le monde, son innocence. Pourquoi tant de silence et de mystère autour des crimes du FPI ? Le parti au pouvoir n’a-t-il pas de spécialistes en communication pour expliquer et démonter les assertions du FPI ? Doit-on entendre le même refrain « prisonniers politiques », « justice des vainqueurs », « permettre un retour sécurisé des exilés », alors qu’ils se promènent librement, et que sais-je encore ? A quand les répliques appropriées ? Ce n’est pas sans arrière-pensée que le FPI s’est retiré de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Heureusement que le Président de la République, SEM Alassane a dit à qui voulait entendre, que « rien ne sera changé à la CEI ». Bravo Monsieur le Président ! Le FPI a trop obtenu, ça suffit. Faites bénéficier aussi vos partisans dont beaucoup attendent. Le pro-Gbagbo Abel Naki qui clame « Je suis un pro-Gbagbo non négociable. Je suis toujours dans ma conviction, rien ne me fera reculer », viendrait-il à la soupe ?

ANGE Joëlle Ekissi

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