Richard Kodjo, (Secrétaire Général Par Intérim Du Fpi): « Ouattara, Candidat Unique En 2015, Nous N’accepterons Jamais

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C’est parce que nous voulons aller aux élections que nous désirons que les normes de la démocratie soient créées en Côte d’Ivoire. Il est évident que si nous allons à des élections en 2015 dans cet environnement là, on ira pour valider la réélection haut la main de Ouattara. Donc, il nous faut avoir les conditions d’élections justes et transparentes. Evidemment, le régime fait du dilatoire, et on les voit arriver. Mais nous persévérerons pour que ces conditions soient acquises. Nous sommes à une étape des négociations, ce n’est pas la fin. Donc pour poursuivre en toute sérénité, nous demandons au gouvernement de faire preuve de bonne foi et règle ce qui est acquis et n’arrête pas de façon illégale un leader de jeunesse au siège de son parti.

Combien de conditions, si elles sont satisfaites, vous permettront de retourner aux négociations ?

Quand on est sur la table de dialogue, on compte sur la bonne foi des protagonistes. Nous avons cité un ensemble de préoccupations et de conditions. C’est la manière dont nous répondra le gouvernement qui déterminera s’il faut aller ou non aux négociations. Si le gouvernement satisfait à la moindre requête, sachez que nous reprendrons le dialogue. Le reste, on appréciera selon les propositions qu’on nous fera. Mais je le dis, si Koua Justin est libéré aujourd’hui, je serai le premier à proposer aux camarades d’aller aux négociations.

Vous l’avez exigé, des proches de Laurent Gbagbo ont été libérés dont l’ex premier ministre Aké N’gbo. C’est un acte fort posé par le pouvoir. Quel acte le Fpi a posé depuis lors pour montrer sa bonne foi ?

Oui, des citoyens ivoiriens ont été libérés provisoirement par le judiciaire. Ce dont nous parlons, c’est de l’acte politique. Si aujourd’hui, le gouvernement de M. Ouattara décide de vider les prisons de Côte d’Ivoire de tous les prisonniers politiques, ce sera un acte politique. Puisque ce n’est pas du domaine du juge. M. Aké N’gbo a été libéré provisoirement par un magistrat. Donc nous ne sommes pas encore dans le domaine où nous voulons que le gouvernement exerce ses compétences. Nous estimons que notre demande de libération des prisonniers d’opinion n’a pas encore connu un début d’exécution. L’acte majeur que nous avons posé, c’est d’avoir souhaité le dialogue après le 11 avril 2011. Il est tout à fait normal que l’ex parti au pouvoir que nous sommes, même s’il est majoritaire, est faible. Parce que nous n’avons pas de prisonniers, pas de compte à geler, pas occupé de propriétés d’autres citoyens ivoiriens. Donc tous les actes de violence que le régime a posés, nous ne pouvons pas nous en prévaloir pour affirmer que nous avons posé un acte. Nous n’avons que notre bonne foi et le peuple dont nous représentons la majorité pour demander le dialogue pour qu’en 2015, la vie soit normalisée pour qu’on aille aux élections. Il faut que toutes les conditions d’un régime démocratique soient restaurées pour que les Ivoiriens ne connaissent plus la violence qu’ils connaissent depuis 2002.

Est ce qu’en refusant d’aller aux négociations, vous n’allez pas contre votre principe de parti attaché au dialogue ?

C’est justement parce que nous voulons le dialogue que nous souhaitons qu’il soit bien mené. Nous avons des militants et sympathisants qui nous observent et qui notent ce que nous engrangeons comme résultats. Si nous allons aux négociations comme des moutons du sacrifice, je suis sûr que nos militants et sympathisants vont nous abandonner. C’est pour cela qu’après cinq (5) mois de négociation, où nous avons acquis avec le gouvernement le droit de manifester, le droit à l’expression libre, on ne comprend pas que le premier leader de notre jeunesse, qui a même été pressenti pour s’asseoir à la table du dialogue, ait été arrêté. Si on arrête le premier leader de la Jeunesse du Fpi, c’est la pire des moqueries. On estime même que le régime ne veut pas nous voir à la table de négociation. Mais même si nous allons, malgré ce qu’on nous fait, on n’obtiendra rien comme on n’a encore rien obtenu….

Vous revendiquez votre droit de manifester, vous ne l’obtenez pas. Mais vous persistez dans cette voie. Croyez-vous pouvoir l’obtenir un jour ?

Le Fpi se refuse d’être découragé et pessimiste. En fait, les premières choses que nous demandons au gouvernement, ce sont des droits que nous reconnait la Constitution. Mais la Côte d’Ivoire a tellement reculé depuis le 11 avril 2011que nous sommes amenés à demander au gouvernement l’application du droit constitutionnel. Si vous remarquez, quand notre jeunesse envisage un meeting ou un sit in, tout est perturbé. Donc les régimes dictatoriaux sont tels qu’on doit leur demander encore tous les droits que nous reconnaît la Constitution. C’est pour cela qu’on dit qu’il ne respecte pas la Constitution. Mais nous espérons que tôt au tard, on aura le droit de manifester par la capacité de mobilisation de nos militants et sympathisants et par le désir de liberté des Ivoiriens.

Pendant que vous êtes en train de poser des conditions, le président Ouattara a annoncé sa candidature.

Oui, le président Ouattara est candidat et il a son plan, celui d’être candidat unique. Mais le premier plan, c’est la création d’un parti unique en Côte d’Ivoire. C’est à dire transformer le Rhdp en parti unique au profit de Ouattara. Mais est ce que nous pouvons le laisser faire ? Je pense qu’on ne doit ni le laisser avoir un parti unique, ni le laisser être candidat unique. (…) Nous, si on continue de nous ridiculiser et que nous n’arrivons pas à faire entendre notre voix, comme nous n’avons pas d’autre moyen de lutte que la voie démocratique, on ira s’asseoir. Mais d’autres qui utilisent les mêmes armes qu’eux, viendront leur parler à leur manière.

On parle de plus en plus de l’entrée du Fpi au gouvernement. Il a même été dit que l’ex Premier ministre de Gbagbo est pressenti pour entrer au gouvernement.

Le Premier ministre Aké N’gbo s’est déjà exprimé sur cette question et a répondu qu’il n’était pas concerné. Le Fpi, au nom duquel je peux parler, n’a pas encore été consulté pour appartenir à un gouvernement. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on accuse le Fpi de vouloir appartenir à un gouvernement. C’est depuis avril 2011. Mais aujourd’hui, nous en 2013, vous observez que nous ne sommes pas allés à un gouvernement. Aller à un gouvernement pour quoi faire ? Et avec qui ?

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