Ivoirité – Faustin Kouamé : Autrefois Farouche Défenseur Du Concept, Aujourd’hui Evasif Sur La Question

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18 ans ! He oui, il y a 18 ans et même un peu plus de cela et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. C’était du temps de la belle époque de la nouvelle trouvaille que d’éminents universitaires ivoiriens défendaient avec bec et ongle : l’Ivoirité. Qui ne se souvient de ce nouveau-né, l’ivoirité, ce nouvel « Esprit du Nouveau Contrat Social du Président Henri Konan Bédié », un flou concept sur l’humanisme Ivoirien. La CURDIPHE (Cellule Universitaire de Recherche et de Diffusion des Idées et Actions Politiques du Président Henry Konan Bédié) dirigée par le Professeur Saliou Touré, avait pour but de « mettre en mouvement tout le corps social Ivoirien autour du thème de l’Ivoirité pour que chacun s’en imprègne, s’en convainque et en soit l’ardent défenseur », selon la préface du N°001 de l’ETHICS (Etudes et théories de l’Humanisme Ivoirien pour la synthèse culturelle), une revue de la  CURDIPHE publiée en Octobre 1996 et renfermant les actes d’un forum tenu du 20 au 23 mars 1996 à Abidjan. « L’individu qui se réclame de l’ivoirité est supposé avoir pour pays la Côte d’Ivoire, être né de parents ivoiriens appartenant à une ethnie autochtone de la Côte d’Ivoire, ou s’il est étranger, d’avoir la nationalité ivoirienne grâce à une demande spéciale ». Les animateurs, donc les planteurs et arroseurs de cette graine de la division n’étaient autres que de grands universitaires ivoiriens de l’époque dont George Niangoran Bouah, Pierre Kipré, Niangoran Porquet, Kipré Pierre, Jean-Noel Loukou, Niamkey Koffi, Jean-Marie Adiaffi, pour ne citer que ceux-là, sans oublier Me Faustin Kouamé, alors Garde des Sceaux, ministre de la justice, tous nourris à la à la mamelle haineuse des travaux de la tristement célèbre cellule de la CURDIPHE.

Non-réponse ou fuite en avant de Faustin Kouamé ?

En prélude à la sortie de son livre « Election du Président de la République en Côte d’Ivoire 1993-2010 : Espoirs, dérives, droit et anti-droit », l’ex-ministre de la justice Faustin Kouamé a organisé une conférence de presse. A l’analyse, ce sont des non-réponses ou une fuite en avant de l’homme qu’il a été donné de constater. Relatif à l’inéligibilité du Président Bédié sur laquelle il s’était prononcé en 2000, l’homme répond : « (…) Tout certificat médical, même délivré par trois « Prix Nobel de médecine » était nul et de nul effet en Côte d’Ivoire. Je me devais de dire le droit ». Pourquoi ne pas alors expliquer cela en un langage plus clair au Président Bédié et lui suggérer la solution idoine à l’époque ? Concernant l’exil de l’ex-juge de Dimbokro, Epiphane Zoro Bi, alors qu’il était le ministre de tutelle de ce dernier, il répond encore plus évasif que jamais : « Me Faustin Kouamé qui n’a pourtant délivré aucun certificat de nationalité,  est lui aussi allé en exil ». Trop facile, pourtant, passons. Répondant à une question d’un journaliste « Vous étiez perçu comme l’aile dure de l’ivoirité en C.I., un concept diversement interprété (…) », Faustin Kouamé, sans rire, dira : « Tous les écrits de Me Faustin Kouamé, conférences et débats télévisés, n’ont porté que sur des points de droit. Je n’ai tenu ni participé à aucune conférence ou colloque sur l’ivoirité qui n’est d’ailleurs pas un concept juridique. Me demander si j’ai quelque chose à me reprocher aujourd’hui, revient implicitement mais nécessairement, à demander au Président Bédié s’il a quelque chose à se reprocher aujourd’hui. ». Aveu ou déni des faits ?  Vraiment, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Toujours évasif sur la souffrance du Président Alassane Ouattara du fait de l’ivoirité, il répond : « Oui certainement le Président Ouattara a souffert de ce concept tout comme le Président Bédié du coup d’Etat militaire du 24 décembre 1999 et des milliers de personnes de la rébellion du 19 septembre 2002 ». Où est le rapport entre ces trois faits ? Du haut de sa chaire de juriste, Me Faustin déclare : « A propos de 2015, relativement à l’élection présidentielle, je propose pour éviter un éventuel blocage institutionnel, le report de l’élection présidentielle d’octobre 2015 à octobre 2016. Les principes de bonne gouvernance que sont le principe de précaution et le principe d’anticipation, nous semblent inviter les décideurs politiques actuels à un tel report en accord avec les partis politiques et toutes parties prenantes à l’élection présidentielle ». Eh oui, ça recommence sous une autre forme. Me Faustin Kouamé doit savoir pour sa gouverne, qu’à compter de ce mois d’août 2014 au mois d’octobre 2015, date de l’élection présidentielle, il y a quinze (15) bons mois. Assez suffisant pour apporter les réglages institutionnels et juridiques nécessaires à la constitution ivoirienne, particulièrement en son article 35, cause de tant de malheurs dans ce pays. Que Me Faustin Kouamé demeure dans son attitude d’observateur. Le reste, c’est l’affaire du Président de la République, SEM Alassane Ouattara et son gouvernement. Tout le reste n’est qu’élucubrations juridico-politiques. Ce qui est sûr et certain, Alassane Ouattara est et sera candidat incontestable à sa propre succession.

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