Il est membre du Bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Il est député à l’Assemblée nationale, vice-président du groupe parlementaire Pdci Rda et conseiller municipal à la mairie de Port-bouet. L’homme s’est spécialisé dans la contestation et l’indiscipline politique. Kouadio Konan Bertin allias Kkb s’illustre dans des critiques acerbes contre le président de sa formation politique, Henri Konan Bédié et le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. En somme, c’est le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui est dans son viseur.
C’est surprenant qu’un jeune à la recherche d’une notoriété virtuelle s’en prenne à son leader face aux enjeux politiques d’aujourd’hui et de demain. Kkb n’est pas encore, en politique, un foudre de guerre. Il étrenne ses tout premiers lauriers dans l’arène publique comme parlementaire. Mais il a déjà les dents longues pour qu’il réussisse à cacher trop longtemps l’ambition qui le porte. Il ne respecte pas les consignes de vote de son groupe parlementaire, piétine allégrement les décisions de sa formation politique et se distingue dans des attaques frontales à l’adresse du sphinx de Daoukro.
Le comportement de Kkb n’a pas encore livré ses secrets. Il s’est forgé l’image d’un pro- Gbagbo, sans pour autant avouer qu’il sert les intérêts de ce dernier. D’ailleurs, en 2010, en pleine campagne électorale, Charles Blé Goudé n’a pas hésité à dévoiler le secret de ses accointances avec le Front populaire ivoirien (Fpi). N’a-t-il pas réussi à nous faire douter de son sincère engagement pour les intérêts du Pdci ? Cette méfiance témoigne de l’inconsistance des convictions de nos hommes politiques. Quel crédit accorder à des gens qui, non contents du choix de leur leader, tournent le dos à leur équipe ! Si bien que ceux qui ont la fortune ou l’infortune de s’embarquer avec eux risquent de ne jamais connaître leur destination. Ils peuvent être lâchés à tout moment, abandonnés comme d’inutiles épaves. Vers quel horizon Kkb veut-il nous conduire ? Où atterrira celui qui prend constamment le contre pied de ce que décide l’instance dirigeante de son parti ? Envie de voir ailleurs ? Envie d’autres saveurs politiques ? Envie de susciter une candidature tapie dans l’ombre ? Envie d’expérimenter autre chose que l’émergence ? Mystère et boule de gomme !
Osons l’affirmer. Nous sommes en présence d’un jeune député qui se décrédibilise. A ce rythme, Kkb a toutes les chances de devenir un problème pour le Pdci. Après tout, il a le droit de ne plus vouloir du Rhdp, ni des réformes engagées par le président Alassane Ouattara. Mais attention, il ne peut ramer à contre courant en se désolidarisant des options de sa chapelle politique. Il oublie trop souvent que son parti, le Pdci, est largement représenté au gouvernement avec en prime time le poste de premier ministre.
Le député de Port- Bouet, à qui nous ne dénions pas le titre « élu de la nation », ne rend pas ainsi service à son parti. Il a intérêt à changer de posture et à trouver au plan interne les moyens de faire partager sa vision. Continuer à défier le président Bédié sur la place publique ne fera qu’exacerber les positions. A moins que l’objectif soit de déstabiliser le Pdci. Nous sommes toutefois rassurés par une certitude : un cadre politique qui conduit son parti à l’abîme n’est jamais le bénéficiaire de la recomposition. Et si recomposition, il y a, ce sera avec d’autres et jamais avec celui qui a créé les conditions de l’abîme.
Par le Dr ALEXIS GEORGES KOUNOUHO
lementor.net
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