C’est désormais officiel. Laurent Gbagbo a décidé d’être candidat à la présidence du FPI. La nouvelle a fait hier la manchette du portevoix de l’ex-parti au pouvoir. Dans sa livraison dʼhier, « Notre Voie » a révélé que le président Laurent Gbagbo est parfaitement en phase avec l’appel de Mama qui se veut une réponse à l’appel de Daoukro. Et que dit cet appel ? Que le prochain président du FPI doit être le Woody de Mama. Pour les artisans et partisans de cet appel, seul Laurent Gbagbo peut ramener le FPI au pouvoir. Et pour y parvenir, il faut d’abord qu’il ait le contrôle de l’appareil qu’il a contribué à créer. Cette éventualité permettra non seulement de se débarrasser de Pascal Affi NʼGuessan, jugé trop indépendant et ambitieux, mais aussi de faire de Laurent Gbagbo, un interlocuteur incontournable dans le débat politique ivoirien. Les tenants de cette thèse entendent ainsi forcer la main à la communauté internationale quant au sort réservé à l’actuel pensionnaire de Scheveningen. Apparemment, Laurent Gbagbo lui-même n’est guère étranger à cette stratégie.
Depuis hier, on sait maintenant que Michel Gbagbo, qui s’est brusquement mis, ces dernières semaines, au-devant de cette idée de candidature, est en mission commandée. Par son géniteur.
Ainsi donc, les irréductibles du FPI, avec la bénédiction aujourd’hui dévoilée au grand jour de lʼex-président, veulent à tout prix remettre ce dernier dans le jeu politique. Le père de la refondation reste convaincu qu’en étant seul décideur au FPI, il se positionne comme un potentiel Nelson Mandela avec qui la communauté internationale et le régime Ouattara seront obligés de négocier au moment opportun. Or, n’est pas Nelson Mandela qui veut. Car, comme les autres avant elle, cette stratégie échouera et plongera, cette fois-ci, le FPI dans les abysses. Laurent Gbagbo ne défend aucune cause juste, encore moins ne mène un combat noble. Sa présence à la Cour pénale internationale vient du fait que lui, « le démocrate», a curieusement voulu tuer la démocratie en Côte d’ivoire et de la façon la plus abjecte. Contrairement à ce que lui et ses comparses veulent faire croire, il ne se bat pas pour le peuple ivoirien et le FPI. Mais pour lui-même. Laurent Gbagbo n’a pas tiré les leçons de la crise postélectorale. La prison ne l’a pas assagi. Il reste toujours cet égoïste qui, au lieu d’épargner à la Côte dʼIvoire et aux siens des souffrances inutiles, a préféré les sacrifier sur l’autel de ses intérêts personnels. Aujourd’hui encore, Laurent Gbagbo est dans cette même disposition d’esprit. Non content d’avoir sacrifié de nombreuses vies et de nombreuses carrières dans sa chute, non content d’être finalement le seul et unique responsable de la déliquescence actuelle du FPI, dont dʼinnombrables cadres en exil auraient pu retourner au pays pour donner une nouvelle impulsion à leur parti, lʼex-chef dʼEtat veut maintenant donner le coup de grâce à la formation frontiste. Laurent Gbagbo sait pertinemment que sa candidature au prochain Congrès du FPI divise. Mais il nʼen a cure. Il sait quʼil ne peut être candidat à lʼélection présidentielle de 2015. Mais il veut barrer la route à certains cadres comme Pascal Affi NʼGuessan qui veulent l’être pour sauver ce qu’il reste de lʼhéritage chaotique qu’il leur a légué. Laurent Gbagbo sait qu’il est un homme politique fini. Mais son égo surdimensionné refuse de l’admettre. Car, ce qui compte le plus, pour lui, ce n’est pas le devenir du FPI. Mais comment en faire un instrument au service d’une cause perdue d’avance. Avec à la clé une mort programmée du parti qui a dirigé la Côte dʼIvoire pendant dix ans. A ce niveau, Laurent Gbagbo que ses partisans ont toujours présenté comme un génie politique, achève de démontrer à tous ceux qui en doutaient encore qu’il est en réalité un nain politique.
JCC
Le Patriote
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