Invité à s’exprimer lors d’un panel de haut niveau consacré à la fiscalité en Afrique, en marge des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement ce jeudi 29 mai 2025, le Directeur Général des Impôts de Côte d’Ivoire, Sié Abou Ouattara, a présenté le modèle ivoirien en matière d’impôt en Côte d’Ivoire a constaté un journaliste de l’Agence de presse Top News Africa . Avec clarté et détermination il a montré les stratégies mises en œuvre pour répondre à un défi majeur, celui de l’élargissement de l’assiette fiscale sans pénaliser les petits contribuables, dans un contexte où près de 85 % de l’économie africaine reste informelle.
Prenant la parole, le DGI a d’abord tenu à rappeler une définition essentielle, celle de l’impôt « L’impôt est une contribution obligatoire sans contrepartie, exigée des personnes physiques et morales, en fonction de leur capacité contributive. »
Une base qui, selon lui, justifie pleinement les efforts entrepris pour rendre l’impôt plus juste et plus équitable.
Conscient que l’Afrique a manqué le train de la révolution industrielle, M. Ouattara affirme que la révolution digitale, elle, ne doit pas être ratée. C’est dans cette perspective que la Côte d’Ivoire a lancé une série de chantiers technologiques regroupés sous une même architecture appelée SIGICI (Système Intégré de Gestion des Impôts en Côte d’Ivoire).
Ce système regroupe plusieurs sous-projets comme le SIPFIM, dédié à la fiscalité immobilière, l’ICADAS, pour la fiscalité foncière, l’ILIAS, permettant la transmission numérique des états financiers, et l’IMPO, plateforme de déclaration et de paiement des impôts en ligne.
« Moins l’humain interviendra dans la collecte, moins il y aura de corruption ou de pertes. C’est un levier essentiel pour améliorer la gouvernance fiscale », a souligné le Directeur Général des impôts.
Grâce au soutien de partenaires comme la Banque Africaine de Développement, le gouvernement a pu initier un vaste projet de géolocalisation de dix villes pilotes, dans le but de cartographier le potentiel fiscal national. À terme, l’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire, afin de mieux identifier les contribuables et de lutter contre l’évasion et l’informalité.
« On ne peut pas faire le cadastre du 21e siècle avec une règle et un compas », a-t-il lancé, insistant sur l’utilisation de technologies de pointe, comme le LiDAR, pour cartographier le foncier et identifier les activités économiques non enregistrées.
Aujourd’hui, plus de 95 % des recettes fiscales sont collectées par voie numérique, grâce aux outils déployés. Les zones restantes, représentant moins de 5 %, sont pour l’instant freinées par un accès limité à l’Internet, mais des partenariats avec les fournisseurs d’accès sont en cours pour combler cette lacune.Par ailleurs, la Direction Générale des Impôts a mis en place
La facture normalisée électronique,Le reçu fiscal électronique,Et prochainement, un système de traçabilité des produits du tabac.
Ces solutions permettent non seulement de sécuriser les recettes, mais aussi de garantir plus de transparence pour les entreprises et les citoyens.
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