L’objet pour lequel le Pr Moïse Lida Kouassi a voulu passer à tabac le Pr Raymond Abouo N’Dori donne à réfléchir. A en croire le confrère Notre Voie qui a rapporté avec force détail le pugilat manqué dans sa livraison d’hier, c’est parce que Alain Dogou n’a pas gagné la guerre que Lida Kouassi a voulu boxer Abouo N’-Dori qui le défendait. « En politique, les symboles sont importants. Celui que le président Affi a choisi pour représenter le Fpi à la Cei est le ministre de la Défense du dernier gouvernement du président Gbagbo. C’est avec lui que nous avons perdu la guerre ». Ce sont là les propos de Lida Kouassi Moïse, tels que rapportés et qui ont mis le feu aux poudres samedi, au siège du Fpi. Mais à y voir de près, l’attitude de Lida Kouassi est l’histoire de l’hôpital qui se moque de la charité. Au Fpi, tout le monde pouvait accuser Alain Dogou de n’avoir pas gagné la guerre en tant que ministre de la Défense de Gbagbo, sauf Lida. Au Fpi, Lida Kouassi est perçu comme le stratège, le spécialiste maison des questions militaires qui est même diplômé en 3èmecycle en matière de renseignement et de stratégies militaires. Malgré toutes ces qualifications, Lida Kouassi qui était ministre de la Défense en 2002 n’a pas vu la rébellion venir alors que son collègue de l’Intérieur d’alors avait clamé urbi et orbi que les fins limiers de Gbagbo avaient le signalement des rebelles à Ouagadougou. Boga Doudou avait même été très précis en disant que l’armée ivoirienne avait la situation des boîtes de nuit que Soro, IB, Zagazaga et tous les rebelles fréquentaient au Burkina Faso. Il avait aussi affirmé le régime savait également les feux tricolores auxquels ceux-ci s’arrêtaient dans leurs déplacements.
Mieux Lida Kouassi avait prédit un déluge de feu sur ceux qui s’hasarderaient à attaquer le pays. Malgré toutes ces assurances et malgré les précisions des services de renseignements généraux, Lida Kouassi Moïse n’a pas vu venir la rébellion de 2002 qui fini par diviser le pays en deux pendant près de dix ans. Après le 19 septembre 2002, le même Lida Kouassi, en sa qualité de ministre de la Défense avait annoncé sur les antennes de la télévision nationale que Bouaké avait été libérée et que le ratissage était en cours. Ce qui avait provoqué à l’époque une liesse populaire dans les rues d’Abidjan. Mais au finish, l’on s’est rendu compte c’était un flop. Pire, dans les milieux Fpi, beaucoup de militants estiment que Lida Kouassi a louvoyé avec les rebelles en monnayant la libération de son épouse qui était aux mains des insurgés contre celle d’Alassane Ouattara qui, selon la rumeur de l’époque, avait été cerné par les Fds. Toujours selon ces militants, c’est cette incompétence à gérer la situation qui a conduit le président Gbagbo à se séparer de Lida Kouassi au profit de Kadet Bertin. On ne peut pas avoir eu un tel passé en tant que ministre de la Défense et accuser un autre ministre de n’avoir pas gagné une guerre alors que la situation qu’a gérée Alain Dogou était plus complexe et plus difficile que celle qui a été pilotée par Lida Kouassi en 2002. En somme, le ministre Lida peut avoir des raisons évidentes de récuser Alain Dogou comme représentant du Fpi à la Cei, mais il doit éviter d’attaquer sa gestion du ministère de la Défense parce qu’il n’a pas fait mieux que lui.
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