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Pourquoi le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont tourné le dos à la CEDEAO

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Le 28 janvier 2024, dans une déclaration conjointe, le Mali, le Burkina Faso et le Niger annonçaient leur retrait immédiat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision sans précédent marquait une rupture profonde avec l’histoire de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Quels sont les facteurs qui ont poussé ces trois pays à claquer la porte d’une organisation qu’ils ont contribué à bâtir ?

Des tensions provoquées par les transitions militaires

Entre 2020 et 2023, les trois pays ont connu des coups d’État qui ont porté au pouvoir des juntes militaires. En réponse, la CEDEAO, fidèle à ses principes de gouvernance démocratique, a imposé des sanctions économiques, des suspensions d’aide, des fermetures de frontières et des pressions diplomatiques. Ces mesures, parfois perçues comme brutales, ont suscité un fort ressentiment au sein des populations concernées.

Une perception d’ingérence étrangère

Pour les autorités militaires, la CEDEAO est progressivement apparue comme un instrument d’ingérence, sous influence de certaines puissances étrangères. La dénonciation d’un « agenda imposé » et d’un « mépris des réalités sécuritaires locales » est revenue régulièrement dans leurs discours. Le rejet de ce qu’ils appellent la « CEDEAO des chefs d’État » a nourri l’idée d’une sortie assumée et coordonnée.

Un divorce alimenté par le contexte sécuritaire

Le Sahel est confronté depuis plus d’une décennie à une insécurité grandissante due aux groupes armés terroristes. Or, pour les États membres de la Zone AES, les réponses sécuritaires régionales ont été jugées insuffisantes, voire contre-productives. Ils reprochent à la CEDEAO de ne pas avoir su mettre en place une véritable force commune ou une coordination militaire efficace.

La montée en puissance du discours souverainiste

Le retrait de la CEDEAO s’inscrit dans un discours plus large de souveraineté nationale, très populaire au sein des opinions publiques malienne, burkinabè et nigérienne. Le rejet du franc CFA, la remise en cause des accords militaires avec la France, et l’ouverture vers de nouveaux partenaires (Russie, Turquie…) illustrent cette volonté d’émancipation politique, économique et géopolitique.

Une stratégie concertée, préparée en amont

Contrairement à ce que certains ont pu croire, le retrait n’a pas été improvisé. Depuis plusieurs mois, des signaux indiquaient un rapprochement stratégique entre les trois pays : communiqués conjoints, sommets bilatéraux, alignement diplomatique. Le retrait de la CEDEAO a donc été l’aboutissement d’une stratégie concertée.

Un retrait encore riche en incertitudes juridiques

Si le départ est acté politiquement, certaines modalités techniques restent en suspens : comment gérer les engagements commerciaux ? Que deviennent les projets en cours avec les partenaires de la CEDEAO ? Les discussions sont encore en cours avec les institutions régionales et internationales.

Ce retrait pose une question de fond pour l’Afrique de l’Ouest : faut-il revoir les mécanismes d’intégration régionale pour qu’ils tiennent davantage compte des réalités politiques, sécuritaires et sociales des pays membres ?

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