Exigence Des Etats Généraux De La République – Et Si Le FPI Se Posait La Question : « Comment Ai-Je Géré La République Pour En Arriver Là ? »

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Pascal Affi N’guessan, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI), ex-parti au pouvoir qui a géré durant une décennie de soubresauts, de convulsions, de chasse à l’homme et de sang, les destinées de la Côte d’Ivoire, clame partout où l’occasion lui est donnée, son exigence des états généraux de la République par le Rassemblement Des Républicains, parti au pouvoir du Président Alassane Ouattara. Le bourreau se prenant pour la victime a tellement crié que la Direction du RDR lui a ouvert les portes de ses bureaux de la rue Lepic, le lundi 9 décembre 2013, afin de l’entendre de vive voix et donner la réplique appropriée. Une manière de lui dire de façon ‘’ politiquement correcte’’ qu’il n’est pas seul ‘’ dans la place ‘’. Au sortir de cette rencontre de près de deux heures qui sûrement, n’a pas été du tout fructueuse pour le Président du FPI qui rappelle curieusement un certain Don Quichotte, voici ce qu’il déclare : «  Nous venons d’avoir des échanges avec la Direction du RDR, à notre demande. Nous avons eu l’occasion de préciser à l’intention du RDR, le contenu d’un certains nombre de propositions, notamment nos propositions dans le cadre du dialogue direct et de l’organisation des états généraux de la République. Il s’agit de deux propositions que nous considérons comme étant les deux piliers de la réconciliation nationale. Nous avons eu des échanges sur ces deux propositions et nos amis du RDR nous ont fait connaître leurs appréciations sur la question. Nous sommes convenus de rester en contact et de poursuivre la réflexion, chacun de son côté, étant entendu que nous sommes condamnés à trouver des compromis pour que nous apportions notre contribution à la normalisation de la vie politique ». De son côté, le Secrétaire Général par Intérim du RDR, Amadou Soumahoro dont la délégation était conduite par Mme Henriette Dagri Diabaté, fera la déclaration suivante, assez éloquente sur l’issue de la rencontre. « La Direction du RDR a expliqué pourquoi elle a des réserves quant à la tenue d’un tel forum. Nous pensons que dans l’état actuel des débats, les états généraux de la République ne peuvent pas apporter de solutions aux problèmes de la nation ». Sorti insatisfait de la rencontre, le sieur Affi va s’étaler sur les antennes de France24. A ce niveau, à chacun de ses propos, nous apporterons une réplique. Morceaux choisis : « Nous avons évoqué les questions qui touchent à la paix et à la réconciliation dans notre pays. C’est vrai que nos positions restent encore éloignées l’une de l’autre mais nous avons convenu de nous retrouver … afin de converger vers un compromis. Parce que nous sommes deux acteurs majeurs de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Nous sommes condamnés à nous entendre, à trouver un compromis pour que la Côte d’Ivoire sorte définitivement de la situation dans laquelle elle se trouve ».  Or donc vous avez des solutions pour la paix et la réconciliation ? Et pourtant, vous avez refusé la main tendue du Président Alassane de participer aux élections législatives, municipales et régionales. Vous avez même refusé d’entrer au gouvernement tant que vos conditions n’étaient pas prises en compte. Comment peut-on être en position de faiblesse et ‘’exiger’’ ? Or donc vous avez des solutions et pourtant vous criez sur tous les toits que le Président Alassane mène le pays vers le chaos malgré toutes les embellies qui s’imposent à vous mais que vous refusez de voir ? Des états généraux de la République et de la libération de tous les prisonniers politiques, il poursuit : « Même en tant que parti au pouvoir, ce n’est pas le RDR qui décide des décisions gouvernementales. Nous voulons donc sensibiliser les leaders politiques du RDR afin qu’ils agissent aussi au niveau du gouvernement, en faveur de la résolution des problèmes et de nos préoccupations qui sont nombreuses ». Ces leaders du RDR que vous entendez sensibiliser, sont les mêmes hommes qui ont subi d’une manière ou d’une autre, les affres du FPI. Allez-vous, vous présenter à eux comme d’innocentes victimes ? La moindre des choses est de reconnaitre ce que l’on a fait et demander pardon. « Nos préoccupations touchent à la libération de tous les prisonniers politiques, au retour de tous les exilés. A l’heure actuelle, il y a des dizaines de milliers de nos compatriotes qui sont en exil et parmi eux, de nombreux cadres du Front Populaire Ivoirien (FPI), depuis plus de deux ans. C’est une situation difficile. Il faut que nous trouvions une solution afin que tous ces compatriotes rentrent au pays au nom de la réconciliation, au nom de la paix ». Monsieur Affi N’guessan, pourquoi le FPI, votre parti qui a géré d’une poigne de fer, la Côte d’Ivoire, ne fait-il pas des états généraux de la République ? Afin d’expliquer au monde entier et aux ivoiriens, le charnier de Yopougon et si possible, s’en disculper ? Expliquer l’existence ou non des escadrons de la mort qui ont fait disparaitre de nombreux citoyens en endeuillant des familles ? Expliquer comment un Président peut-il tirer à partir d’hélicoptères sur des villes de son propre pays, à la recherche de rebelles qui ne sont ni en colonnes ni regroupés dans un quartier bien ciblé ? Comment expliquer la mort des femmes d’Abobo-Gare qui étaient au mauvais endroit, au mauvais moment ? Comment expliquer et justifier encore, et encore ? Des exilés, vous dénombrez des dizaines de milliers. Parmi eux, combien d’anonymes qui ne s’abreuvent que de vos paroles disant que c’est eux que la Côte d’Ivoire attend pour les faire passer de vie à trépas ? Vous ignorez sûrement que chaque semaine, du Libéria comme du Ghana, ce sont des convois entiers de ces exilés qui regagnent leur pays, ne croyant plus à vos paroles ? Quant aux cadres de votre parti qui sont encore en exil pendant que vous êtes là bien vivant, nous pensons que c’est encore de votre faute. Malgré la perte du pouvoir, vous ne faites point profil bas. Vous n’avez jamais accepté de demander pardon car c’est vous qui avez toujours eu raison. Le pensez-vous, le rêvez-vous. Et pourtant, la réalité est là. Avec toutes ces invectives, comment voulez-vous qu’ils entrent ? Vous les effrayez par vos propos à l’endroit du pouvoir. Eux-mêmes se posent des questions « Comment faites-vous pour vivre dans cet enfer que vous nous décrivez » ? Il est temps de changer de rengaine. En effet, comme vous le soutenez, vous êtes un des acteurs majeurs de la réconciliation et de la paix, donc jouez franchement votre partition et le monde avisera. Pour réussir cela, une grande dose d’humilité devrait vous habiter. Malheureusement, au cours de vos tournées, à travers vos propos, c’est tout comme si vous étiez dans un autre pays différent de la Côte d’Ivoire que le Président Alassane Ouattara et son gouvernement sont entrain de remonter du gouffre dans lequel leurs prédécesseurs l’ont laissée. De l’humilité et le pardon ! C’est à ce seul prix que vous participerez en tant qu’acteurs clés, au retour de la paix et à la réconciliation nationale, réconciliation qui ne doit pas être un vain mot.

 

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