Enlèvement De Jeunes Filles Au Nigeria : Quand Boko Haram Signe Son Propre Arrêt De Mort

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Boko Haram n’a-t-elle pas franchi un pallier de trop ? En tout cas, en reconnaissant ouvertement être à l’origine de l’enlèvement des mineures, et être responsable des agressions et crimes perpétrés ces derniers temps au Nigeria, la secte islamiste a scandalisé l’opinion internationale, et du même coup déclenché la furie des grandes puissances.

Chaque fois que l’on s’acharne sur des êtres vulnérables, la conscience universelle s’indigne

Celles-ci ont accepté de voler au secours de Goodluck Jonathan. Ainsi la France a déjà envoyé des experts en renseignements sur le terrain en attendant qu’arrivent les aides américains et britanniques. Du pain bénit pour le Chef de l’Etat nigérian, à un an de la présidentielle.
C’est un euphémisme de dire que Boko Haram s’est trompée de cible et a, de ce fait, signé son arrêt de mort, de ses propres mains. C’est bien le cas de le dire, puisque chaque fois que l’on s’acharne sur des êtres vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés, la conscience universelle s’indigne, s’émeut et se mobilise pour les défendre. Il n’existe pas de religions qui s’attaquent aussi frontalement aux personnes vulnérables. Assurément, Boko Haram s’achemine vers son crépuscule.
L’on semble finalement avoir trop laissé faire Boko Haram qui aura donc pris progressivement du galon. De telles organisations profitent en général des failles de l’Etat. Or, presque partout en Afrique, les élites, abonnées à des courants politiques divergents, ont rapidement tourné le dos aux masses. Gagnées par l’irresponsabilité et la cupidité, elles peinent à trouver une solution au drame existentiel de leurs concitoyens. La nature ayant horreur du vide, des illuminés ont donc fini par trouver l’occasion de s’installer peu à peu dans la conscience de nombreux membres des différentes communautés.
A l’heure où la planète entière s’accorde pour faire la promotion de la femme, et surtout arracher celles d’Afrique des griffes de conservateurs d’autres temps, voilà donc des individus qui clament haut et fort leur attachement à des valeurs que l’on croyait définitivement enterrées. Le tempérament moyenâgeux des dirigeants de Boko Haram, n’a d’égale que leur laideur morale.
Certes, face à ces sinistres individus, la communauté internationale s’est vite dressée aux côtés du Nigeria comme un seul homme. Mais, au-delà des professions de foi et autres proclamations, que fera-t-on vraiment de concret ?
On espère que dans ce cas-ci, les choses iront plus vite, le chef des renégats ayant déjà laissé entrevoir ses intentions.
Avant tout, une certaine clarification nous paraît nécessaire. Car, combattre Boko Haram, ce n’est point combattre l’Islam. Aussi faudra-t-il dans un premier temps, lever toute équivoque, afin de ne pas tomber dans le piège de ceux qui crient vite au réveil des croisades. Il ne faut point donner prétexte à ceux qui veulent croire à une lutte entre musulmans et chrétiens. Il convient d’entreprendre le plus rapidement possible, un grand travail d’actions pédagogiques et de communication auprès des populations du Nigeria et du reste du continent. Ce préalable est indispensable et même urgent.

Avec l’implication des puissances occidentales, l’espoir est permis de voir enfin neutralisée la bande des criminels de Boko Haram

Il faut faire comprendre que l’islam, cette religion de miséricorde et de paix, est bafoué par Boko Haram. Pour ce faire, de grands érudits doivent pouvoir prendre la parole pour contrecarrer les cures d’intoxication auxquelles se livrent un peu partout des adeptes de Boko Haram, mais aussi des sectes maléfiques qui écument le continent. Une sortie des exégètes de l’islam s’avère fort utile. C’est en cela qu’il faut saluer la sortie tant attendue des autorités de la Mecque qui ont condamné avec la dernière énergie le rapt de ces jeunes filles, indignes de gens qui se réclament croyants.

En effet, le terrorisme constitue aujourd’hui le plus grand fléau mondial. Le terrorisme djihadiste en particulier, menace l’humanité. C’est l’expression achevée d’un extrémisme ravageur. En s’arcboutant sur des revendications d’essence moyenageuse, le djihadisme travaille à contre courant des nobles idéaux de l’islam. Il faut le faire comprendre partout auprès du plus grand nombre d’adeptes. Ainsi parviendra-t-on à protéger les faibles d’esprit et les fidèles les moins imprégnés des principes religieux, de l’influence de dirigeants funestes qui pilotent ces organisations aux desseins non avoués.
Il est heureux que la communauté internationale vienne au secours de Goodluck Jonathan qui s’était jusque-là battu seul. Mais, il ne faudra pas seulement se limiter à libérer les jeunes filles. Il faudra lutter avec acharnement contre ces individus arriérés et tous leurs complices, où qu’ils se trouvent. Une sorte de division du travail s’impose, si l’on veut parvenir à anéantir cette vermine. En s’affichant aussi ouvertement, Boko Haram a voulu lancer un défi au monde entier. Cela dit, la mobilisation internationale doit aller au-delà des actions d’éclats.

Il faut cependant déplorer le grand silence des pays africains. Peur de la réaction de Boko Haram ou de ses appendices nationaux ? L’appel pathétique lancé par les dirigeants du Nigeria, première puissance militaire et économique d’Afrique, montre jusqu’à quel point le travail à faire demeure considérable.
En tout cas, avec l’implication des puissances occidentales, l’espoir est permis de voir enfin neutralisée la bande des criminels de Boko Haram. Mais, surtout, il faut espérer que les élites africaines sauront tirer de cette autre mésaventure, les leçons qui s’imposent.

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