Une confidence rapportée par Bernard Houdin, un conseiller du président Gbagbo.
» Engagé , comme tous les collaborateurs du président, dans la bataille electorale, je continue néanmoins à travailler sur un dossier important, la restructuration de la collecte et du traitement des déchets d’Abidjan. Je suis en contact avec la Banque européenne d’investissements (BED) située à Luxembourg ce qui me conduit à entrer en contact avec le bureau de liaison Union européenne- Côte d’Ivoire qui dépend de la primature ivoirienne. Ce bureau est alors dirigé par Abou Moussa, le frère du ministre Dosso Moussa qui gère dans le même temps la Centrale, la structure
financière des Forces nouvelles.
Abou est un garçon brillant et sympathique avec lequel j’entretiens des liens d’amitiể tout en connaissant ses affinités avec le RDR. Mais la vie démocratique, c’est aussi le respect des idées de l’autre. Au début de la campagne, en octobre, le hasard veut que nous nous retrouvions sur le même vol vers Paris, assis côte-à-côte. La conversation nous amène naturellement
à parler de l’élection et des chances de nos candidats respectifs. Pour éviter une discussion stérile sur « qui va gagner ? », nous décidons, d’un commun accord, que si le candidat de l’un gagne, l’autre lui offrira un repas.
(…)
Le grand jour arrive enfin. Curieusement, dans cette atmosphère quand même un peu tendue car le suffrage universel ne se nourrit pas de certitudes, j’ai reçu, la veille au soir, un appel de mon ami Abou Dosso, qui, sans façon, m’annonce qu’il va me «payer à manger» pour respecter notre pari d’octobre dans l’avion d’Air France. Lui faisant remarquer que le vote n’a pas encore eu lieu, il me répond clairement qu’il sort d’une réunion avec son chef (en l’occurrence Guillaume Soro, le Premier ministre) qui lui a affirmé que « Gbagbo va gagner demain!»]
Bernard Houdin, auteur de » Les Ouattara, une imposture ivoienne » et de » Gbagbo. Un homme, un destin »
Avec Alexis Bayoro Gnagno Excellence Zadi Vacka Mamadou Traoré
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