Revendications Corporatistes – Pourquoi Le Front Social S’éveille-T-Il Au Même Instant ?

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Que se passe-t-il donc au sein du front social ivoirien pour que les revendications corporatistes se fassent au même moment, précisément en ce début de la deuxième quinzaine du mois de novembre 2014. Est-ce dans l’espoir de l’attente d’un ‘’cadeau de fin d’année’’, simple coïncidence ou actions concertées ? Est-il que l’on assiste à une ébullition du front social avec comme corollaire, des revendications corporatistes. Ainsi, plusieurs secteurs d’activité sont touchés par ces mouvements de mécontentement qui se traduisent de diverses manières. Ces mouvements successifs mettent fin à une longue période d’accalmie dans laquelle le pays baignait. Ce sont donc les secteurs de la santé avec des médecins mécontents, de l’éducation avec d’un côté, des étudiants et de l’autre, des enseignants et enfin les militaires, appelés communément ‘’la Grande Muette’’.

Les médecins, les étudiants, les enseignants comme s’ils s’étaient passé le mot

A Abidjan, plusieurs centaines de médecins ont manifesté pour réclamer leur intégration dans l’administration publique. C’était le lundi 17 novembre 2014. Ces médecins réunis au sein d’un collectif dit des cadres supérieurs de la santé non retenus au concours 2014, s’insurgent contre un recrutement qu’ils qualifient de ‘’discriminatoire’’ et qui viole les règles en la matière, régissant ce corps de métier. Ils réclament donc l’intégration sans condition, des 392 cadres supérieurs de la santé non recrutés en 2014, pour leur permettre de participer de manière efficiente et efficace, au programme de santé national. Serge Nando, porte-parole du dit collectif, a conduit une délégation qui a été reçue par une autorité du Ministère de la Santé. Selon le porte-parole des manifestants, « des promesses rassurantes ont été faites par les autorités » et il a exhorté ses confrères à la patience. En attendant, une autre rencontre était prévue pour ce mercredi 19 novembre avec les autorités, afin de clarifier la situation. Le lendemain mardi 18 novembre, l’université d’Abidjan-Cocody a elle aussi été secouée par une grève d’étudiants de la Faculté de pharmacie. Ces étudiants, selon eux, « déplorent les mauvaises conditions de travail et demandent une amélioration de leur environnement d’étude ». Ils demandent « davantage d’équipements des laboratoires devant servir à leur formation ». Comme au Japon pour manifester leur mécontentement, plusieurs étudiants en colère avaient arboré des bandeaux rouges, en espérant que les autorités universitaires se pencheront sur leur situation afin que la normalisation reprenne ses droits dans leur faculté. Dans la même période, les enseignants des universités publiques grognent aussi. Ils menacent de bloquer la rentrée universitaire prévue pour le 1er décembre 2014. Car ils réclament des arriérés de salaire et de meilleures conditions de travail. « Conditions préalables à la rentrée universitaire », selon Johnson Zamina Kouassi, le Secrétaire Général de la Coordination Nationale des Enseignants et Chercheurs (CNEC) de l’Université de Cocody (est d’Abidjan). Il soutient que leurs revendications sont de plusieurs points « dont le paiement des arriérés de salaires, l’application des nouveaux taux horaires conformément aux exigences du système, l’instauration d’indemnités liées à toutes les activités de participation aux jurys de soutenance et aux corrections de copies d’examens, la construction de bureaux d’enseignants, et l’équipement des salles ». Pour conclure, il ajoutera : « Nous appelons les autorités à un règlement diligent de ces conditions préalables afin d’éviter de brouiller l’année académique et d’épargner le pays d’une agitation du front social ». Le 18 novembre, pendant que les étudiants de la Faculté de Pharmacie manifestaient, les militaires ont contribué à rendre la journée agitée par des mouvements d’humeur dans plusieurs casernes du pays. Les soldats ont manifesté bruyamment en investissant les rues, les corridors et dressant des barricades pour réclamer des arriérés de salaires. Ce mouvement a débuté à Bouaké au Centre du pays, puis s’est étendu de manière progressive à d’autres régions dont Korhogo au Nord, Daloa au Centre-Ouest, à Abengourou à l’Est et Abidjan. Ces mouvements inhabituels des militaires a créé une psychose au sein de la population civile dont une bonne partie s’est terrée chez elle de peur de prendre des balles perdues ou de subir des brimades de soldats excités. Ce qui a occasionné la fermeture des magasins dans plusieurs localités du pays.

Simple coïncidence ou … ?

Face à ces différentes frondes et ces mouvements de colère, le gouvernement de son côté, a tenté par le dialogue, de calmer les tensions. Pourquoi ne pas être à l’écoute des populations et leur tenir un langage de franchise ? Dire ce qui est possible ou impossible, ce qui est faisable à court, moyen et long terme. Ne pas attendre que les gens manifestent d’une manière ou d’une autre, avant de satisfaire leurs attentes. C’est dans ces circonstances que les gens sont amenés à se poser des questions si les actions sont spontanées ou actionnées par des mains invisibles ? Même si ce n’est pas le cas, il y a toujours des gens prêts à applaudir ces actions. Cela n’est pas bon pour l’image d’un pouvoir qui veut être à l’écoute du peuple, qui se veut respectable et qui veut être respecté. Sinon chacun se dira, « si je veux obtenir ceci ou cela, il faut que je manifeste ». Ce qui est un signe de faible d’un pouvoir. Il est grand temps que ceux qui travaillent aux côtés du Président Alassane Ouattara, lui disent ce qui est, rien que la vérité. Tout problème a toujours une solution possible. Arrêtez de faire croire que tout va très bien dans le meilleur du monde.

 Khalil Ben Sory

 Lementor.net

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