Sacré Joaquin Guzman alias El Chapo ! Etre étiqueté ennemi public N°1 du Mexique car baron de la drogue et s’évader à deux reprises de prisons dites de haute sécurité. Il faut vraiment le faire ! D’abord en 2001, il avait pu s’évader de la manière la plus simpliste, dissimulé dans un panier à linge sale. Il ne fut retrouvé que 13 ans plus tard, en février 2014. Moins d’un an et demi après, voilà El Chapo qui remet le couvert le samedi 11 juillet dernier et cette fois, avec les grands moyens. Un tunnel sophistiqué de 1 500 mètres de long creusé sous sa douche, dans lequel El Chapo a pu quitter tranquillement la prison. On peut y distinguer un système de rail sur lequel est fixé une moto équipée d’un bac en métal servant à transporter du matériel. Depuis samedi 11 juillet 2015 jusqu’à ce vendredi 17, El Chapo se la coule douce malgré plus de 9 000 policiers déployés, obligeant le gouvernement mexicain à offrir une rançon de plus de 3,8 millions de dollars pour sa re-capture.
Une puissante petite République dans le Mexique
« S’il n’est pas capturé dans les 48 heures, il va pouvoir reprendre le contrôle total du cartel de Sinaloa », confiait à l’AFP, Mike Vigil, ancien chef des opérations internationales au sein de l’Agence Anti-Drogue Américaine (DEA), alors que les 48 heures sont largement dépassées. Le puissant chef du cartel de Sinaloa, El Chapo, l’un des narcotrafiquants les plus puissants du monde dirige surement un petit Etat puissamment organisé au sein de l’Etat du Mexique. Etat dont il aurait sûrement repris le contrôle. Sinon, comment peut-on expliquer ces évasions spectaculaires qui non seulement ternissent l’image d’un pays, le Mexique et son Président Enrique Pena Nieto mais aussi, de tout son système de haute sécurité. Le baron El Chapo du cartel de Sinaloa était surveillé 24 heures sur 24 à l’aide de caméras et la prison était équipée de 750 caméras. En plus, El Chapo portait un bracelet électronique qu’il a coupé avant de disparaître dans le tunnel. Cherchant à savoir si El Chapo a bénéficié de complicité au cours de sa fuite, les forces de l’ordre ont placé en garde à vue plusieurs personnes travaillant dans cette prison de haute sécurité, située à 90 kilomètres de Mexico et de nombreuses têtes son tombées et non des moindres. Trois responsables de haut niveau de cette prison, ont été limogés et une trentaine d’employés sont actuellement interrogés. Même le soutien d’Interpol a été demandé afin d’étendre la recherche à plusieurs pays. La grande Amérique d’Obama se dit « profondément préoccupée » par l’évasion de ce baron qui contrôlait plus de 75 % du trafic de drogue vers ce pays avant son arrestation. « De nouveau en liberté, « El Chapo », diminutif de « chaparro » (le courtaud), allusion à sa petite taille de 1,64 mètre, pourrait en effet rapidement rétablir l’hégémonie de son cartel, aidé en cela par la chute de plusieurs autres chefs criminels durant son incarcération », estiment les spécialistes. « El Chapo est un conquérant, il veut contrôler tout le Mexique en matière de trafic de drogue », selon Mike Vigil.
Le Mexique face aux interrogations soulevées par l’évasion d’El Chapo
Le pays tente de comprendre pourquoi un prisonnier sous haute surveillance a pu s’évader si facilement. Les autorités mexicaines continuent de s’interroger sur les circonstances qui ont permis au baron de la drogue Joaquin El Chapo Guzman de bruler une fois de plus, la politesse à ses geôliers de la prison d’Altiplano, l’une des plus surveillées du pays. Chez nous, on dirait « Il a mélangé le pays ».
Khalil Ben Sory
Lementor.net
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