Par AN | Lementor.net
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a rendu publique, le 14 novembre 2025, une déclaration au ton ferme pour répondre aux récentes prises de position de son Vice-président, Maurice Kacou Guikahué. Dans ce communiqué signé du Secrétaire exécutif en chef, Yapo Calice, le Parti dénonce « des attaques répétées » contre sa direction, ses instances et son président, Tidjane Thiam, et affirme vouloir « rétablir la vérité » face aux « confusions entretenues ».
Un rappel historique pour contrer les déclarations de Guikahué
Le PDCI-RDA conteste fermement les propos de Maurice Guikahué concernant l’affaire Djéni Kobénan (1995), évoquée comme un précédent juridique comparable à des situations actuelles. Le Parti soutient que cette décision du Conseil constitutionnel reposait uniquement sur l’article 77 du Code électoral relatif à la nationalité d’origine, et non sur l’article 48 du Code de la nationalité, comme affirmé par Guikahué.
Pour la direction du PDCI, il s’agit d’une « réécriture trompeuse de l’histoire », jugée d’autant plus grave que le contexte politique est encore « trop récent pour être manipulé ».
Un passé politique remis en lumière
Dans une charge directe, le parti rappelle la proximité de Maurice Guikahué avec le général Robert Guéï au lendemain du coup d’État de 1999. Selon le communiqué, Guikahué avait milité pour faire de l’ancien chef de la junte le candidat du PDCI à la présidentielle de 2000, avant de conduire sa campagne après le refus des militants.
Autant d’éléments qui, selon la direction, fragilisent aujourd’hui sa légitimité à donner « des leçons de fidélité et d’éthique ».
Candidatures aux législatives : le PDCI dément toute intervention de Thiam
Le Parti répond également aux accusations selon lesquelles Tidjane Thiam serait intervenu dans la sélection des candidats aux législatives.
Le PDCI rappelle que la procédure est « collégiale », menée par une commission indépendante, reposant sur des critères objectifs dont la discipline militante. Il souligne par ailleurs que, lorsqu’il dirigeait le Secrétariat exécutif, Guikahué avait lui-même remplacé « de nombreux cadres compétents », sans susciter d’agitation médiatique.
Une dissidence assumée, selon le parti
Le communiqué reproche à Maurice Guikahué sa « neutralité de façade » face aux militants ayant publiquement attaqué Tidjane Thiam, ainsi que son non-respect de certaines consignes parlementaires, notamment lors de boycotts.
Sa candidature indépendante aux législatives est décrite comme « un acte de rupture assumée » avec la ligne du PDCI-RDA, doublé d’un « activisme contre les candidats officiels ».
Une “dérive identitaire” condamnée avec vigueur
La déclaration prend un ton particulièrement grave lorsqu’elle accuse Guikahué d’attiser des tensions identitaires dans sa région, en « opposant Baoulés, Agnis et Bétés ».
Pour la direction du Parti, il s’agit d’une « faute politique très grave » et d’une « ligne rouge » que le PDCI dit ne jamais accepter.
Le communiqué dénonce des « pratiques indignes d’un responsable politique d’expérience », estimant que Guikahué expose injustement ses communautés à « la vindicte populaire » par des propos jugés dangereux.
Le PDCI appelle à la cohésion malgré la crise interne
Le parti affirme rester concentré sur ses priorités : unité, victoire aux législatives, discipline et intégrité militante.
Il assure ne pas se laisser distraire par « des querelles personnelles présentées comme des enjeux collectifs ».
Le communiqué se conclut par un appel à la sérénité et à la mobilisation des militants, et réaffirme la « constance » et la « vision » du président Tidjane Thiam dans un contexte d’assainissement interne.
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